Ce film date de 1936, et pourtant quand on le regarde aujourd'hui, il est frappant de dire que son propos et toujours d'actualité, et que les choses n'ont malheureusement pas changé. C'est bien le propre d'un film qui est dans le panthéon du cinéma.
Chaplin livre ici beaucoup plus qu'un simple film, il livre une critique acerbe du monde industriel, et de ses dérives productives qui ne peuvent qu’irrémédiablement conduire à l’aliénation des travailleurs.
Mais là où il est le plus fort, c'est que là où beaucoup aurait fait un film didactique ou pédagogique, Chaplin nous le montre par l'humour. Et quel humour, il est géant dans son rôle de maladroit, il arrive à nous provoquer de l'empathie pour lui. Le fait que le film soit muet, montre bien le côté guignolesque de produire plus pour produire plus, comme cette conclusion finale cultisme,où Charlot se met à chanter un peu n'importe quoi. Parce que faut bien comprendre que ce film des processus aliénant domine l'individu, Chaplin nous les montre sous le véritable le jour, c'est à dire profondément illogique.
Après la dernière partie du film où Charlot rencontre l'amour est moins à la hauteur que le reste, parce que un peu moins dynamique, avec moins d'enjeux. Mais il ne doit pas faire oublier ce film pour ce qu'il est, c'est à dire une bouffonnerie comique qui dénonce pourtant les pires atrocités du travail à la chaîne.