Les Terrasses retrace sur une journée entière, par le biais de différents personnages, le quotidien de la ville d’Alger. Rythmé par les 5 prières quotidiennes, ce film permet de retranscrire un mode de vie purement méditerranéen : lancinant, écrasé par la chaleur, où personne ne se presse. Les longs plans sur la ville nous plongent d’autant plus dans cette impression de lenteur, car à part quelques voitures, absolument rien ne se passe.
Le cadre pourrait pourtant être idyllique pour les habitants : vue plongeante sur la mer, soleil en toute saison… mais le panel de personnages choisi par le réalisateur nous prouve l’exact contraire. Tous sont pris au piège, car au milieu de cette lenteur coule de manière inexorable la violence, l’hypocrisie, la manipulation, l’intolérance, bref, tous les vices humains sont répertoriés. Chaque personnage est le bourreau d’un autre, ce qui crée un cercle vicieux dont il est impossible de s’extirper. Un horizon inaccessible, malgré la mer toute proche.
Le réalisateur filme avec beaucoup de recul cette ville qu’il connait manifestement bien, et en profite pour faire une dénonciation violente des contradictions du pays, coincé entre son ex-identité française et son identité maghrébine, et de l’impossibilité de s’exprimer en Algérie, notamment au niveau artistique. Enfin bref, changez de destination cet été.