Il est rare que je mette une réplique de film en titre de critique mais pour Les Tontons Flingueurs, ce serait presque une hérésie tant toute la réussite du film tient dans ses dialogues et ses interprètes.
En effet, l'histoire ne va pas chercher bien loin mais donne lieu à de succulents moments de joutes verbales à tomber par terre. Je n'ai découvert ce film que cette année dans son intégralité mais pourtant j'avais l'impression de l'avoir déjà vu 10 fois, comme si ces dialogues-là nous étaient distillés dans le liquide amniotique avant notre naissance.
Je dois avouer pour ma part qu'au-delà de la bande des tontons, menés par l'excellent Lino Ventura, j'ai eu un gros faible pour le personnage d'Antoine joué par Claude Rich dont la diction n'a d'égal que son maintien. Ce personnage est irritant à souhait mais en même temps indispensable.
Pour le reste, seul le personnage de la nièce m'a un peu insupportée car elle fait partie d'un morceau de film un peu niais et presque inutile, faisant parfois sombrer le film dans le registre de la comédie aux gags peu subtils. Telles les comédies franchouillardes qui pullulent sur nos écrans actuels.
Enfin, ce film est tellement culte qu'il en est presque « innotable » ! Il représente à lui seul une génération d'acteurs, de plumes, de cinéastes qui ont disparu à jamais. Il est le chef de file d'un paquet de films qui rendent nostalgiques même des cinéphiles de ma génération biberonnée au club Dorothée. Je ne suis pas non plus du genre à dire que le cinéma français est foutu depuis longtemps et que l'on n'est plus capable d'écrire une bonne comédie de nos jours, mais quand on voit Les Tontons Flingueurs, le « c'était mieux avant » nous brûle les lèvres.