Si le premier opus reste aujourd'hui hautement recommandable et le deuxième assez potable, ce dernier épisode glisse peu à peu vers les oubliettes, et à juste titre. Non pas qu'il soit réellement irritant comme en leur temps les illustres "Batman forever" et "Batman et Robin". Non, ce "TMNT III" plonge juste dans un ennui quasi comateux, si bien qu'on suit l'histoire avec une magistrale indifférence (sauf pour ceux qui s'amuseront à recenser les trucages foireux et autres bévues du monteur).
Il ne faut pas longtemps pour que l'on perde toute notre sympathie pour les quatre reptiles, dont l'humour potache des deux premiers films a laissé place à des vannes de cour de récré entrecoupées de bruitages pouet-pouet et de jingles gnian-gnian. Quoi de plus normal vu que le film dans son ensemble semble avoir été écrit pour des spectateurs de moins de six ans.
Ca partait bien pourtant, car le premier plan transpire la classe. Une scène magnifique de course-poursuite à cheval devant le soleil couchant, qui dure malheureusement 30 secondes, mais qui laisse augurer d'une ambiance épique dans un Japon féodal à la Kurosawa. Las, tout le budget semble avoir été englouti dans cette introduction qui restera comme le seul moment un tant soit peu sérieux du film. Tout ce qui suit n'est que calembour moisi ou scène de combat navrante entre acteurs qui ne savent pas tenir un katana.
Il faut tout de même saluer, encore une fois, le travail hallucinant sur les costumes des tortues, toujours aussi incroyables de crédibilité. D'ailleurs le chef costumier semble être le seul, avec le chef décorateur, à avoir fait son taf sur un plateau où tout le monde devait attendre la paie avec impatience. Surtout le pauvre Elias Koteas, complètement paumé dans cette galère avec un comeback bien dispensable.
Petite consolation face à ces 96 minutes perdues à jamais, il y a deux morceaux assez sympas dans le générique de fin, si vous avez la nostalgie des 90's. Oui, on se console comme on peut.