De Broca réunit son trio de Cartouche (Bébel, Rochefort, Jess Hahn) dans des rôles différents en semblant vouloir rééditer le succès de L'Homme de Rio tourné l'année précédente, dont ce film est très proche. L'ennui, c'est qu'il en fait trop, Belmondo se livre à un festival d'action et d'acrobaties carnavalesques, en se jetant volontairement sur des objets à détruire ou des gens à bousculer lors de courses-poursuites effrénées. Ce rythme trop échevelé devient un peu lassant au bout d'un moment, sans compter que certaines péripéties sont parfois grotesques, bref il y a un pont entre le charme trépidant de L'Homme de Rio et ces tribulations très librement inspirées de Jules Verne.
Il est clair que du roman de Verne, il ne reste que le titre, l'intrigue a été complètement modernisée de façon extrêmement fantaisiste et totalement débridée, trop sans doute pour vraiment m'intéresser. Le film abonde en poursuites, facéties, cascades dans un style très bande dessinée, proche de Tintin, et pêche par son ton d'aventures trop burlesques, en dépit de bonnes intentions et de bons acteurs : Bébel est encore plus déchaîné que dans L'Homme de Rio, Ursula Andress rayonne de beauté sensuelle, Jean Rochefort joue un peu trop le mec pincé dans son gilet rayé, et les rôles secondaires comme Mario David, Paul Préboist, Darry Cowl, Maria Pacôme ou Jess Hahn ne sont là que pour faire le lien en apportant de la fantaisie.
Tout ceci ne suffit pas, ces folles aventures tournées à Hong Kong, au Népal et en Malaisie, ne se soucient pas de logique, le scénario est d'une vague approximation, sans un but réel, c'est de l'évasion exotique certes, mais j'aurais préféré quelque chose d'un peu mieux structuré. Quand j'étais gamin, j'aimais bien ce film pour sa folie, je l'ai revu 1 ou 2 fois ensuite, mais revu hier soir, je l'ai trouvé vraiment trop impersonnel ; en conséquence je l'avais noté 8 de mémoire, mais ne souhaitant pas qu'il soit au même niveau que L'Homme de Rio que je trouve très supérieur, je rabaisse la note à 6 qui correspond plus à ma semi-déception.