“La famille c’est ce qui compte le plus” : un postulat presque évident aux conséquences dramatiques. Ce film nous plonge dans l'histoire de Max, un collégien partagé entre ses deux familles : ses nakamas (amis aussi proches que des frères) et une famille biologique dysfonctionnelle. À la maison, Max doit faire face à une mère dépressive et un frère aîné récemment sorti de prison. En tentant de sauver son frère de la récidive, Max entraîne ses amis dans une spirale de délinquance. Confronté à son premier conflit de loyauté, il explore les limites de l'amitié et de sa propre moralité.
"Les trois fantastiques" soulève des questions essentielles dans un contexte de déclassement social : existe-t-il des limites pour obtenir de l'argent ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Quand faut-il dire stop ? Peut-on sacrifier des proches pour en sauver d’autres ? Ces questions difficiles hantent nos héros, et pour la plupart, elles ne trouveront pas de réponses.
L’esthétique du film évolue au fil de ces thèmes. On commence avec des images brutes, mettant en avant la nature et la beauté de l'Est de la France. Le film s’assombrit progressivement, l’atmosphère devient pesante, jusqu’à rappeler les plans emblématiques du cinéma policier : courses-poursuites sur les toits, face-à-face de nuit éclairé par les phares de voitures. Ce parallèle avec les films policiers, bien que stylistiquement intéressant, compromet parfois le réalisme du récit.
Les jeunes acteurs, bien que convaincants dans l’expression de leurs sentiments, peinent à pallier le manque de crédibilité de l’écriture. Les prestations des acteurs adultes varient du correct au médiocre, affaiblissant l’ensemble.
"Les trois fantastiques" reste néanmoins un teen movie intéressant. Ancré dans la tradition des drames sociaux européens, il aborde de nombreuses questions auxquelles un adolescent doit répondre à une époque où il ne sait pas encore exactement qui il est.