Le condor, le réveil sera difficile
Derrière ce titre facile se cache un excellent film.
Je le baisse d'un point après revisionnage car il a malgré tout vieilli, notamment au niveau de la musique à mon goût, même si cela donne ce petit cachet seventies inimitable.
Une réalisation académique et efficace au service d'une histoire solide, intéressante sans être un sommet d'originalité rétrospectivement.
Oui, quand presque 40 ans supplémentaires de cinéma sont passés par là, on a eu le loisir d'en déguster, du thriller d'espionnage.
Au chapitre des petits regrets toujours, l'introduction du syndrome de Stockholm/Loana, la nana qui couche avec son geôlier après avoir été enfermée juste une demi-journée.
Je dis petit regret, car ça reste crédible malgré tout : c'est Robert Redford merde.
Et on touche bien là à l'une des grandes forces des Trois jours du condor.
Charismatique jusqu'au bout des lunettes de soleil, la voix suave et posée de Bob nous envoûte de bout en bout alors qu'il se fait ballotter dans une intrigue qui le dépasse, traqué par un Max Von Sydow aussi délectable que cynique et flegmatique (alors qu'il n'est même pas anglais le fourbe).
Les problématiques sont étonnamment et tristement d'actualité 40 ans après, au point qu'on ne peut autant qu'admirer l'aspect visionnaire du roman de James Grady que se désespérer de l'incapacité de notre civilisation à apprendre de ses erreurs, et à voir à long terme.
Amputé de moitié (le roman parle de 6 jours ;)), Les trois jours du condor est une œuvre notable des mid-seventies pour moi, à voir d'urgence si ce n'est encore fait.