Pas besoin d'être dans le milieu du cinéma pour comprendre les enjeux énormes derrière la sortie de cette superproduction française.
Le nouveau cap pris par Pathé est clairement affirmé depuis deux ans, produire moins de films mais avec plus de moyens et d'ambitions. Objectif : ramener le public en salle en offrant une alternative hexagonale aux bulldozers Hollywoodiens.
Une envie qui se devait de dépasser le stade des belles promesses et c'est, non sans une certaine fierté chauvine, que je vous annonce que le pari est réussi.
Mieux, il est dépassé.
Car si adapter une énième fois Dumas reste un choix confortable (le patrimoine ayant ici valeur de marque) encore fallait-il vraiment s'en emparer pour susciter l'intérêt. Or l'approche choisie est géniale, envisageant le film de cape et d'épée comme l'équivalent français du Western.
L'inspiration de Sergio Leone dans la somptueuse direction artistique s'accompagne d'un traitement de l'action (d)étonnant dont le plus proche parent, l'humour en moins, serait la saga "Kingsman" (soit en VF l'homme du roi, lol). C'est dynamique, pêchu, généreux bref le souffle de l'aventure est là.
Plus sombre, plus sale, plus nerveux, Dumas trouve donc ici l'écrin épique et, disons le, terminal à son oeuvre.
Le rythme est enlevé, le suspense bien présent avec tant dans la mise en scène que dans l'écriture une envie d'émuler la trilogie Batman de Christopher Nolan. Soit un vrai bon exemple à suivre quand il s'agit de redynamiser un mythe.
On notera également dans les interstices tous les échos contemporains (guerres de religion, émancipation féminine,...) qui rehaussent le récit sans pour autant prendre le pas sur l'histoire racontée.
Ajoutez à ça un casting aussi sexy qu'idéal, un score plein de panache et vous mesurerez la joie de retrouver un cinéma français populaire en très grande forme dont il me tarde de découvrir la deuxième partie en décembre !