Choc cinématographique (mais aussi sociologique) des années 70, ce film avait tout de la comédie de moeurs vaguement sulfureuse et tout pour choquer le bourgeois de l'époque, car le ton très libre, anticonformiste, iconoclaste et provocateur était totalement nouveau. Le succès de librairie du premier roman de Bertrand Blier l'incita à le porter à l'écran avec sans aucun doute cette pensée en tête : porter un coup et secouer le cinéma français par son audace dans cette France giscardienne conservatrice, tout en adoptant un rythme de mise en scène assez novateur également et une saveur assez verte dans les dialogues. En plus, le film révéla aussitôt le trio Depardieu-Dewaere-Miou-Miou, et accessoirement Isabelle Huppert.
En fait, le film scandalisa surtout par sa sexualité dérangeante, qui entraine quelques dérives, et quelques scènes de sexe trop en avance pour leur époque. Pourtant, on était en pleine révolution sexuelle, c'était l'époque du peace and love, des premiers seins nus sur les plages, je le sais je l'ai vécue en tant qu'ado en 1974, mais je n'ai pas vu le film cette année là, je ne l'ai vu que bien plus tard dans les années 80 en VHS, alors que j'étais un jeune adulte, et franchement ça ne m'a ni retourné, ni choqué, car si on y regarde de plus près, ce ne sont que les mésaventures de 2 petits loubards minables qui s'en payent une bien bonne en détroussant les passants et en baisant à droite à gauche, ça finit en longue cavale... bah tout ceci est très banal et n'a que peu d'intérêt. Ce n'est que la façon dont Blier qui lui aussi se révélait, propose son sujet, avec un ton et un style provoc qui ont fini par donner une certaine originalité à ce film aujourd'hui considéré comme culte ; à ce jour, en 2017, il n'en reste pas grand chose, c'est juste le témoin d'une époque insouciante, pour lequel je n'ai pas une admiration particulière.