Un road movie délirant, teinté de scènes tantôt drôle ou érotiques, tantôt dérangeantes et pleines de sens.
La France, ce pays des droits de l'Homme, où l'Homme y est désillusionné. Nos deux personnages principaux -interprétés à la perfection par Depardieu et Dewaere, l'un des plus beau duo au cinéma- sortent d'on ne sait où, et font on ne sait quoi de leur vie. Ils courent, volent, roulent, vivent le moment présent car ils n'ont que ça à faire. Un paradoxe pour le spectateur : on les sait pauvres, perdus, mais on les envie. On rêve de pouvoir se libérer et agir comme eux.
On vit donc une sorte d'utopie cruelle, rythmée par moult rencontres pimentant l'ascension sans but de nos deux héros. La plus belle de ces rencontres, c'est sûrement celle de Jeanne Moreau.
La belle femme tant désirée dans Jules et Jim nous réapparaît. C'est bien elle, mais elle a vieilli et est si triste. Voilà une autre limite à la folie douce et agréable des années 60 : le vieillissement des corps, des esprits, et de la société, évoluant dans une direction qu'on sait aujourd'hui beaucoup moins séduisante. Pour faire face à cette réalité, à ce tourbillon de la vie qui n'est hélas plus le même, pas d'autres solution que de se la ôter, la vie.
Ce film donne simplement envie de vivre. Vivons quoi qu'il en coûte, tentons d'y arriver quitte à tout perdre un jour.