Anthony Hopkins se déguise en majordome dans l’Angleterre de l’entre-deux guerre. Cette belle demeure qu’il ordonne avec soin appartient à un respectable Lord de la plus fine fleur British. Notre héros qui est à son service représente toutes les plus belles qualités du gentleman anglais : dignité, sang-froid. L’éducation qu’il a reçu de son père dont la relation est des plus touchantes, lui a fait entretenir des principes qui ne failliront jamais : le devoir, l’honneur.
Confronté malgré lui à des situations complexes, le majordome montrera l’image parfaite d’un homme du passé, si rafraîchissant à notre époque du cinéma de l’anti héros.
En somme, tout est réuni pour faire un très grand film.
Le cœur déchiré d’Emma Thompson ou le déclin progressif du père contrastent si bien avec le caractère de marbre de « Stevens ». Tout est beau dans ce film. Et c’est rare
Après qu’Anthony ait brisé le cœur de l’intendante par sa distance, nous assistons à une scène des plus troublantes mais qui pour moi est la plus belle, Stevens entre dans sa chambre après avoir entendu des sanglots derrière la porte. Pour toute consolation, il lui indique qu’un bibelot est mal rangé sur la cheminée du grand salon et qu’il faudra le remettre en place le lendemain matin. Le spectateur malhonnête dira qu’il est sans cœur de s’acharner ainsi, alors qu’il ne peut faire mieux que de rappeler à la jeune femme qu’à l’instant présent c’est le devoir qui compte et que c’est pour cette raison qu’il ne peut pas répondre à ses désirs. C’est la règle numéro 1. Qui est en fait la sienne.