Tandis qu'à 8h00, certains attaquent leur ordinateur assis à leur bureau, tasse de café à la main, cela fait déjà deux heures que Nico, véto de campagne, aide les vaches à vêler, recoud les abdomens des chiens et chats, tente de survivre dans un petit village perdu qui l'appelle au secours de tous côtés pour sauver Médor et Marguerite. Jusqu'au jour où son associé se met à la retraite, le laissant se débrouiller avec sa nièce chercheuse en épidémiologie qui n'a pas du tout envie de remplacer le véto sortant... Les Vétos a pour principal (unique) atout de nous faire toucher du doigt le quotidien difficile, exténuant et peu gratifiant, de ces héros de la France rurale, qui ne comptent pas leurs heures et leurs salaires jusqu'à frôler le burn-out et la banqueroute. Autrement, on sait dès le départ comment cette histoire terminera, comédie sociale française oblige, et le film ne lésine pas sur les facilité scénaristiques pour parvenir à boucler l'intrigue en pure happy-end, sans aucune ombre au tableau. Noémie Schmidt et Clovis Cornillac forment un bon duo, sans faire de miracle pour autant, qui campent des vétos très crédibles, pour (tenter de) compenser les immenses raccourcis du scénario (mission sauvetage impossible, doc'). On regrette aussi que la musique se soit autant laissée aller (la bande-son qui chante un "Oooooh" pendant cinq minutes lors de la scène du babyfoot, les violons qui sortent lourdement dès que besoin s'en fait sentir). Le sujet sauve les meubles (à défaut des animaux) avec son hommage aux vétos de campagne.