Pourquoi suis-je allé le voir ? Je n'étais pas très tenté, n'ayant pas trop aimé le premier. Mais il passait dans ma ville et j'avais envie d'une sortie. Sans doute aurais-je trouvé mieux à faire. Qu'écrire. Ce n'est pas foncièrement désagréable, juste naïf, simpliste et trop souvent complètement dénué d'enjeux. Je ne dirais pas qu'il n'y a aucun scénario. Plutôt que celui-ci est extrêmement naïf, simpliste et ne grandit pas forcément la cause qu'il entend défendre. On est souvent dans la caricature, le schématisme, le film se faisant parfois, probablement involontairement, condescendant envers le monde rural, ne supportant pas de voir quelques immigrés arriver dans leur commune.
Le récit tient presque exclusivement là-dessus, limitant très fortement la portée d'un discours honorable, surtout en cette période de repli identitaire. Il y a toutefois un léger mieux dans le dernier tiers, où les réactions des uns et des autres se font plus crédibles, cohérentes, où l'on parle enfin concrètement de la question, nous démontrant malheureusement au passage à quel point toutes ces scènes de pseudo-chasse aux migrants pour « voir » s'ils sont vraiment là n'avaient pas lieu d'être, amenant « Les Vieux Fourneaux 2 » vers un théâtre de boulevard peu glorieux. On ne peut pas beaucoup plus compter sur une poignée de sous-intrigues potables mais souvent mal intégrées, plusieurs seconds rôles étant quasiment réduits à des silhouettes.
Reste quelques numéros d'acteurs, où Eddy Mitchell apparaît toutefois très en-dessous de ses camarades Pierre Richard et Bernard Le Coq, ce dernier remplaçant Roland Giraud avec succès. Une poignée de répliques amusantes, aussi, notamment ce même Le Coq remet joliment à sa place un couple de pharmaciens peu subtilement réactionnaires, sans oublier, comme dans le premier film, un joli moment plein de douceur à travers un retour dans le passé le temps de quelques minutes. C'est peu. Je doute fort qu'il y aura un troisième volet, mais si c'est le cas, cela sera sans moi au cinéma, qu'il passe dans ma ville ou pas !