Que reste-t’il des vikings ? Plus grand-chose évidement. Je me fais parfois ce genre de trip pour voir si les films qui m’avaient faits rêver enfant n’ont pas pris trop de rides d’expression, tout en restant réaliste évidemment. Après tout ceci n’est et n’a jamais été qu’un film d’aventures, un divertissement à regarder le dimanche en famille, après le déjeuner, en parlant chiffons, en jetant de temps en temps un coup d’œil pour voir s’il y a de l’action. Donc une Angleterre made in Hollywood, des péripéties très romanesques, exagérément, on n’y croit guère. Reste les drakkars qui sont très bien reconstruits. Quand ils glissent sur l’eau au soleil couchant, ça fait rêver, c’est très beau dans le style ancienne carte postale suédoise. Reste Kirk Douglas, le père de son fils, qui fait le « méchant », et Tony Curtis qui fait le « gentil esclave». Ensuite viennent la princesse, l’histoire d’amour, la rivalité masculine, les combats. Aujourd’hui, ça fait un peu léger. Pas au niveau scénario, qui est à peu près le même pour tous les blockbusters de la planète, mais au niveau de la logistique. Trois drakkars seulement ? Même pas dix mille figurants ? J’ai eut l’impression qu’il y en avait 500 à peu près, en tout cas très peu à l’écran. Ce genre d’histoire, banale car tout le temps rabâchée, demande de la surenchère pour fonctionner. Pour l’époque ça suffisait, mais nous on demande plus. Et les acteurs qui jouent à qui cabotinent le plus, et les décors qui font musée du Moyen-âge, rustiques bien qu’efficaces. Il ne reste que le souvenir. Reste l’enfant qui est en moi, et qui se rappelle que dans la cour de récréation, on jouait à se refaire le film. On adorait le moment où les vikings débarquaient sur le continent. Les gens fuyaient en emportant les enfants en criant : « Les vikings ! Les vikings ! »