"Les Visiteurs du Soir", coécrit par Prévert et réalisé par Carné en analogique noir et blanc avec un budget minuscule, est un succès sorti pendant l'invasion allemande. Le film commence par l'arrivée des deux émissaires du diable dans une province au XVe siècle, dévoilant un étrange château. Les dialogues captivants et la prestidigitation diabolique interviennent dans les festivités à la cour du roi, créant une atmosphère mystérieuse et intrigante.
L'intense séduction et les tours machiavéliques des personnages aux allures d'amants maudits développent le thème de la passion et de la trahison. Les éléments s'enveloppent dans les coulisses du pouvoir, déstabilisant les jeux de l'amour et accumulant la romance en révélant le plan diabolique de l'invasion par les sentiments. La réalisation splendide aux belles images et la performance remarquable d'Arletty ajoutent une profondeur émotionnelle au récit.
Malgré ses lenteurs, l'histoire rebondit sur l'arrivée d'un autre personnage, rallumant le sortilège qui plonge le conte dans la tragédie. Le destin s'écroule dans l'horreur, avec une pléthore de sentiments qui tournent à l'affrontement et la folie s'empare du pouvoir, réveillant la sournoise violence qui sombre dans la morale. Le long et terrible dénouement de cette œuvre d'époque utilise déjà les effets d'une superproduction dans un beau poème sur l'amour des hommes.
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