Un réalisateur, riche et célèbre grâce à des comédies plus ou moins stupides, veut faire dans le social et réaliser un film sur la misère à destination des miséreux. Comme ses producteurs affolés lui font observer, avec justesse et pour l'en dissuader, qu'il est un peu mal placé pour parler de cela, il décide de faire l'expérience de la pauvreté… Le film débute comme une comédie et vire brutalement au drame à mi-parcours : la misère, les taudis, les dortoirs insalubres, la faim, l'injustice et la violence font irruption dans le film qui rappelle souvent Les temps modernes de Chaplin. Comme toujours chez Sturges il y a des dialogues percutants et une course-poursuite d'anthologie. La morale de l'histoire est que les miséreux n'ont certainement pas envie de voir des films sur la misère et que c'est en les faisant rire qu'on les fera un peu échapper à leurs malheurs. Morale discutable mais réaliste comme l'indique, au début du film, cette dédicace : « To the memory of those who made us laugh : ...the clowns, the buffoons, in all times and in all nations, whose efforts have lightened our burden a little, this picture is affectionately dedicated.» (À la mémoire de ceux qui nous ont fait rire (...) les clowns, les bouffons, de tous temps et de tous pays, dont les efforts allégèrent un peu notre fardeau, ce film est affectueusement dédié.)