Le sujet du roman du dénommé Jacques Antoine flirte déjà, a priori, avec la littérature de gare. Comme, en plus, Denys de la Patellière en a tiré une adaptation très prosaïque, on imagine aisément le résultat...
Cette histoire d'amour laborieuse entre une vieille fille et un aveugle, sur fond d'Occupation -période qui, par ailleurs, et curieusement, n'a pas la moindre influence- risque d'autant moins de convaincre le spectateur qu'elle ne semble pas avoir motivé ses interprète. Hormis le dénouement, où l'on craint (façon de parler) que
le jeune aveugle ayant recouvré la vue
se détourne de la vieille fille laide (on en connait des moins séduisantes que Danielle Darrieux à 40 ans!), le sujet ne présente pas d'autre caractère dramatique que la dimension psychologique des personnages.
La transformation de Denise en amante, sa relation avec sa mère tyrannique et hypocondriaque, et d'autres possibilités psychologiques qui, peut-être apparaissent dans le roman, permettaient une approche sensible et sans doute d'intéressantes compositions d'acteurs. Au lieu de quoi, les personnages, inexpressifs, restent à l'état de ternes caricatures, mal joués, mal dirigés, et forcément pas en état de restituer la passion supposée de la liaison entre Denise et Pierre. Vu ces piètres dispositions, le réalisateur aurait pu oser le mélodrame absolu. Même pas.