Si la séquence d'introduction laisse penser que l'on a affaire à un film d'horreur, détrompez-vous. "Child's Play" cuvée 1972 (rien à voir avec le film éponyme avec la poupée qui tue !) est davantage un drame. Où l'on suit deux professeurs en opposition au sein d'une école catholique, alors que des phénomènes de violence s'amplifient parmi les élèves.
Un film assez inégal. On a par exemple un très beau numéro d'acteurs entre d'un côté James Mason en professeur tyrannique de latin à deux doigts de la retraite. De l'autre, Robert Preston en professeur d'anglais sincèrement attaché à ses élèves. Des personnages qui s'avèreront bien plus nuancés qu'ils n'apparaissent au premier abord. Pour l'anecdote, c'est Marlon Brando (!) qui avait été engagé pour jouer le second, mais l'acteur capricieux quittera le navire en apprenant que James Mason se taillait la part du lion.
Mais entre eux deux, Beau Bridges est assez fade en nouvel arrivant, témoin quasi passif d'événements étranges. A l'image d'un scénario qui manque cruellement de suspense ou d'enjeu, et ne tient pas toujours la route.
Si Dobbs voulait faire virer Malley, n'était-il pas plus simple de le compromettre directement avec des magazines pour adultes plutôt que de se lancer dans une complexe campagne de harcèlement ?
Heureusement, la mise en scène de Sidney Lumet n'est pas en reste. Le réalisateur joue sur les couloirs étroits et les salles sinistres d'un école catholique privée. Et il garde jusqu'au bout l'ambiguïté sur l'aspect surnaturel de l'intrigue et l'origine des actes de violence.