Leningrad, une scène rock émerge dans une Russie qui se prépare à muter. Des musiciens tentent de se lancer dans l'aventure de la musique et rêvent d'Occident en écoutant David Bowie, Lou Reed ou Marc Bolan.
Un jeune musicien Viktor rencontre un musicien plus expérimenté, Mike et sa femme Natacha.
Leto (L'été) est un film russe en Noir et Blanc de Kirill Serebrennikov de 2018.
Le film présenté à Cannes en 2018 est reparti bredouille du festival. Même si je suis minoritaire compte tenu de la moyenne du film, je dois reconnaitre que je me suis ennuyé fermement devant Leto.
Leto bénéficie pourtant d'un certain crédit compte tenu de sa portée politique et du destin quelque peu contrarié de son réalisateur Kirill Serebrennikov, en délicatesse avec le pouvoir depuis qu'il travaille sur ce projet cinématographique. Le film est construit autour de la vie de Viktor Tsoi, artiste rock, qui s'est tué dans un accident de voiture à l'âge de 28 ans.
Vendu par une bande annonce où on entendait Marc Bolan, la trame du film ne fait pourtant pas rêver longtemps. Des extraits de concerts du groupe de Mike (où l'on se rend compte qu'il ne faut jamais sous titrer une chanson rock même lorsque les paroles sont chantées en Russe au risque de rompre le charme...), aux effets visuels hideux réalisés sur des "covers" de titres des années 70 et 80 (Psycho Killer des Talking Heads, Perfect day de Lou Reed...), le film établit constamment un parallèle entre 2 musiciens, Viktor et Mike, dans une ville de Leningrad en mutation vers un nouveau monde mais qui a du mal à s'extraire de l'ancien. Le réalisateur agrémente l'intrigue d'un embryon de "bluette" entre Viktor le timide et Natacha, une jeune femme ravissante transparente et scrupuleuse qui me conduirait presque à changer de point de vue sur les jeunes femmes russes réputées d'un grand pragmatisme...
Narrativement pauvre, musicalement sans grand intérêt et beaucoup trop long à mon humble avis, Leto constitue une forme d'hommage constant aux références musicales occidentales en même temps qu'une photographie critique d'un régime politique à bout de souffle. Cela ne suffit pas à créer du liant dans un métrage que j'ai trouvé long et peu prompt à créer chez moi de l'émotion.
Ma note: 5/10