Je viens de finir "Leto" et bon sang, quel petit bijou de cinéma on nous offre. On peut critiquer certains aspects du système de production français (même si souvent ceux qui le critique ne le connaissent pas) mais les aides aux films internationaux nous propose de vrais beaux moments de cinéma.
Leto est un film qui déborde de vie, nous montrant l'évolution d'un groupe d'amis ayant une passion commune : le Rock. Mais tout cela étant bridé par le système soviétique, dont on voit ici la puissance de contrôle de la foule : tout le monde est assis bien en rang, on peut applaudir mais pas levé d'affiches pour soutenir les artistes, et évidement interdiction de parler de groupe émanant de l'ennemi idéologique américain.
Et justement, la vitalité du film vient du fait que malgré toutes ces restrictions, les personnages paraissent tellement libres : se retrouvant à la plage pour boire, fumer, jouer de la musique, danser, se baigner à poil… Tout cela filmé dans un noir et blanc magnifique, ponctué par des interludes colorisés où les personnages s'amusent notamment à recréer des pochettes d'albums de groupes légendaires comme le Beatles, David Bowie ou encore The Who.
Le film est également ponctué par des moments de comédie musicale absolument jouissifs, dans lesquels les personnages semblent totalement s'émancipé de ce système soviétique qui pour eux représente une brimade éternelle, mais aussitôt ramené à la réalité en nous faisant comprendre que ces moments n'ont jamais existé, instaurant alors une dimension fataliste, dont le pinacle arrive à la fin lorsque les dates de naissance et de morts des deux personnages principaux nous sont révélés, agissant comme un coup de poignard en plein cœur…
En résumé, regardez Leto, un film faisant comprendre les paroles de Till Lindemann, chanteur de Rammstein, lorsqu'il disait se sentir plus libre dans la RDA que dans la société actuelle...à méditer