A l'opposé de certaines critiques, j'apprécie beaucoup les "afféteries" de la mise en scène - réalités alternatives dans lesquelles basculent subitement certaines séquences anodines par surimpression d'animations graphiques, personnage extradiégétique, personnage qui s'incarne au sens propre en pénétrant dans l'image d'une fiction 16mm projetée sur un écran portatif, images en couleur parfois en split-screen jaillisant durant le concert, action réitérée depuis une subjectivité différente, scène collective sur la plage réapparaissant depuis les images d'archives couleurs (celles du mec à la caméra faisant partie de la bande) ... De manière générale, les oeuvres qui tentent de diffracter le réel me passionnent.
Un soucis de la décomposition temporelle que l'on retrouvera amplement dans "La fièvre de Petrov". L'inventivité visuelle ne démérite pas mais reste artificielle au vu de la maigreur de la narration. Si le texte des chansons présente quelques sarcasmes, ils m'échappent parfaitement. Si le propos du film est de montrer l'espoir, la beauté d'une jeunesse rêvant encore de changer le monde (en opposition ra-di-cale avec l'oeuvre suivante de l'auteur), je suis passé to-ta-lement à côté !