L'étreinte du serpent est un film étrange. Sur une problématique voisine d' Aguirre et de Fitzcarraldo réalisés par Werner Herzog avec Klaus Kinski, l'étreinte du serpent décrit la rencontre et le voyage entre Karamakate, dernier indigène de sa tribu, "les Chullachaqui", et Chamane de son état et 2 explorateurs, à 40 ans d'intervalle, pour trouver une plante sacrée et puissante la Yakruna. L'originalité du film est que cette fois, c'est l'indien qui est au centre de la réflexion et non l'homme blanc. Lors de ces périples où la temporalité devient incertaine, l'indien et son compagnon de voyage font des rencontres souvent inquiétantes où sont mises en abime le "rôle trouble" de l'homme blanc dans ces contrées depuis le XVI éme siècle ainsi que le rôle de l'église. Tout le film donne l'occasion de mesurer le gouffre qui sépare les 2 mondes, Blanc et Indigène, (concept de temporalité contre Cosmos, attachement aux biens matériels contre dénuement...). Le tout est filmé élégamment par Ciro Guerra, réalisateur colombien dans un noir et blanc de toute beauté.
Ma note: 8/10