Lettre à Momo par Loryniel
Sur un canevas de film qu'on pourrait attribuer au studio Ghibli (une mère récemment veuve et sa fille quittent Tokyo pour s'installer au bord d'une île de l'archipel de Kyushu ; dans leur nouvelle maison, l'enfant réveille malgré elle des esprits en ouvrant un manuscrit, esprits que tout le monde ne voit pas - récit et métaphore de l'apprentissage d'un deuil), c'est un très beau film classique, dont la concision de la mise en scène soutient parfaitement la simplicité de l'écriture.
J'insiste sur la limpidité du classicisme, particulièrement à la vision des scènes les plus triviales. Quand l'émotion (que ce soit une forme de tendresse, de curiosité, un frisson) naît de façon spontanée lors de scènes a priori déjà jouées mille fois, mais avec une certaine économie de musique, de couleurs, de montage, de mouvement... je dis que le film a trouvé une force tranquille du classicisme. (non, je ne citerai pas Ozu, ni Hou Hsiao Hsien)
On peut chipoter, en regrettant que l'histoire personnelle des yokai soit autant laissée de côté (et en particulier celle du personnage le plus sidérant, le tout petit), mais ça me paraît absolument marginal au regard de la réussite du projet.
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