Paul Thomas Anderson est un réalisateur accompli tant on a l’impression que chacun de ses films pourrait somptueusement parachever sa carrière. Alternant à la fois entre grandes fresques et films plus intimes, il parvient toujours à mettre en scène de la plus belle des manières le Destin de ses personnages, pour notre plus grand bonheur et pour l’histoire du cinéma qui n’en est qu’enrichie. Licorice Pizza ne déroge pas à cette tendance qui devient presque une règle.
Son dernier film relate l’histoire de deux personnages, Gary Valentine et Alana Kane, à partir de leur rencontre qui se tient lors de la grandiose première scène du film. Alors que s’ouvre en grande pompe Licorice Pizza, le film ne perdra jamais de sa vivacité tant son propos - cette romance et tout ce qui l'entoure - est haletant et sa mise en scène dynamique.
Construit en plusieurs séquences (ou « bits ») concises mais extrêmement riches, les situations se succèdent, les dialogues fusent et l’on suit attentivement la course effrénée et légère de nos deux protagonistes qui cherchent manifestement à échapper au monde des adultes et à s’éloigner d’une case vers laquelle on semble les assigner.
Le film nous offre également un large panel de personnages secondaires, puisque Bennie Safdie, Bradley Cooper, Sean Penn et même le grand Tom Waits parviennent totalement à marquer le film de leur empreinte.
On se souviendra de bon nombre de scènes envoûtantes ou tout simplement hilarantes dans Licorice Pizza, de Gary et Alana, de cette B.O géniale et de ce moment où pendant près de 2h30 nous avons vécu et aimé au début des années 70 dans la vallée de San Fernando sur l’air de Life on Mars.