Dans les bas-fonds de Hong Kong, deux flics (un vétéran et une jeune recrue) font équipe pour élucider une série de meurtres. Ils sont sur la piste d’un serial killer qui s’attaque aux femmes en leur coupant la main (qu’il laisse sur la scène de crime en guise de signature). Ne parvenant pas à lui mettre la main dessus, ils vont utiliser une jeune délinquante comme appât…
Auréolé d’une sacrée réputation, deux ans après avoir fait le tour des festivals, le film bénéficie (enfin) d’une exploitation en salles. Limbo (2021) de Soi Cheang devrait sans le moindre mal ravir les fans de thriller nihiliste, tels que Se7en (1995) de David Fincher ou Memories of Murder (2003) de Bong Joon-Ho, pour son côté jusqu’au-boutiste.
Si le film a des qualités indéniables, on regrettera que le réalisateur se soit uniquement concentré sur l’esthétisme (le rendu en noir & blanc a été travaillé en post-prod (réalisé en couleur), le résultat final s’avère beaucoup trop chargé, à la limite de l’écoeurement. Une ambiance poisseuse et crépusculaire qui en fait des caisses en délaissant littéralement son scénario. Trop c’est trop, on ne sait même plus où poser son regard tellement c’est surchargé ras-la-gueule). C’est assez regrettable car il y avait pourtant matière à un faire un très beau film, si le réalisateur avait su se modérer (la représentation de Hong Kong a des allures dystopiques, digne d’un film de SF avec ses gratte-ciels et ses montagnes de déchets).
Limbo (2021) aurait pu être un passionnant thriller si le scénario avait été moins négligé. 2h de traque sous la pluie qui confère à l’ennui (les actions se suivent et se ressemblent, on a la désagréable impression que le film brasse du vent, dans le seul et unique but de nous en mettre plein la vue) et avec du noir & blanc natif, le résultat aurait sans doute été moins criard et moins surchargé, dommage.
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