Bon, une chose est sûre, le film n'a pas dû recevoir de financement de la part de l'office du tourisme local. J'ai beaucoup vu Hong Kong à l'écran mais jamais dépeint de cette manière. Tout est sale, la misère est titanesque et les personnages se déplacent littéralement dans des ordures pendant presque tout le long métrage. Heureusement que le film n'est pas en odorama ! Le noir et blanc et les scènes majoritairement tournées de nuit ne font que renforcer le côté ultra glauque du film. A côté de Limbo, Seven passerait presque pour la petite maison dans la prairie ! Techniquement la réalisation est impeccable, la photo superbe, rien à redire.
C'est principalement cette ambiance quasi apocalyptique qui permet au film de se démarquer, car si l'histoire est bien ficelée elle reste assez classique. On a deux flics aux caractères diamétralement opposés qui traquent un serial killer qui dézingue de pauvres filles, bref rien de révolutionnaire. Les acteurs sont très investis et participent grandement à l'intensité qui se dégage du film.
Ultra crasseux, jusqu'au-boutiste (quasiment nihiliste) Limbo signe le renouveau du polar hong-kongais. Attention, âmes sensibles s'abstenir, pour les autres, ce sera une belle claque.