Le décor est sublime.
La pluie qui sabre l'espace, intermittente mais constante.
Les quartiers de Hong-Kong, ici, sont des bidonvilles faits de bric et de broc, de monceaux d'ordures, au point où les plans en plongée font confondre les humains et les détritus.
Ciel bas strié de guirlandes de bouteilles en plastique, de canettes vides, de jouets cassés, et
de tas d'emballages entre lesquels on circule, le tout détrempé, géant dépotoir.
Et avec ça, on est subjugué par la beauté, du noir et blanc, des actrices, de la violence extrême, des lieux sordides, des mouvements de caméra.
Si le réalisateur a plagié d'autres films de bas-fonds, s'il a forcé sur l'esthétisme au détriment de la psychologie, sur la "bondieuserie", sur le "racisme", comme l'évoquent mes éclaireurs éclairés, peu importe. Le film vaut le coup.