Bon, alors, d'abord, le style visuel de ce Linda veut du poulet ! est assez particulier. Cela donne l'impression d'avoir été fait à la peinture à l'eau, avec un pinceau d'épaisseur moyenne, les contours du corps, de la bouche, des yeux (avec juste une petite touche de blanc !), des habits des personnages sont noirs. Il n'y a autrement qu'une seule couleur sur tout l'aspect de chaque caractère. Les décors dégagent le sentiment d'avoir été dessinés au gros pinceau.
Cela passerait sûrement dans un art statique comme la BD, mais dans un en mouvement comme le cinéma d'animation, ce n'est pas l'idéal pour percevoir des changements d'expression, voire tout simplement de l'expressivité. Et ce n'est pas le doublage des interprètes donnant, pour la plupart d'entre eux, l'impression qu'ils se contentent de lire leur liste de courses et de ne pas entrer le moins du monde dans leur rôle, qui arrange l'affaire. Oui, j'ai lu les noms figurant au casting. Reste que l'on peut être très bon sur une scène, devant une caméra, et jouer comme une patate dans le doublage. Être comédien de doublage n'est pas donné à tout le monde. C'est vraiment particulier de trouver les bonnes intonations lorsque vous êtes dans un studio d'enregistrement, devant un écran avec un personnage auquel vous ne fournissez que votre voix.
Le scénario est peu crédible (déjà, rien que la situation de départ, tout est en grève, sérieux ?) et quand ça ne sait pas comment passer de telle situation à une autre, on a le droit à une chanson ou à une séquence fantasmagorique pourrie.
Mais, le meilleur réside dans les valeurs que transmet l'ensemble, en particulier par la tête à claques nommée Linda... ouais, la morveuse qui veut absolument bouffer du poulet.
Alors, les enfants, premièrement, la maltraitance animale, c'est trop bien. Tripoter un être vivant sans avoir quelque chose à foutre de son bien-être, de la douleur physique et psychologique qu'il peut ressentir, c'est trop cool (dans les commentaires, je sais que vous allez me balancer "ouais, mais du poulet, tu en as dans ton assiette aussi, donc… !"... donc, rien du tout, je suis végétarien, conséquence, vous avez le droit de ne pas être d'accord avec ce que j'écris, mais vous évitez de me qualifier d'hypocrite, merci !).
Deuxièmement, vous ne respectez pas la police, comme vous ne respectez pas les vrais poulets (désolé !), car de toute façon, ce sont des gros cons. S'ils vous ordonnent quelque chose, aussi légitime cet ordre soit, votre devoir impératif est de ne pas obéir. Et s'ils tentent de vous empêcher de foutre le bordel dans votre quartier, vous répondez violemment. Ben ouais, il faut bien s'entraîner dès le plus jeune âge à être de futurs bons émeutiers.
Troisièmement, même s'il ne s'agit pas du tout de ne pas être critique sur certaines limites parentales, vos parents, vous ne les respectez pas, même s'ils ont raison. Ben ouais, vive l'enfant roi quand même. Il est interdit d'interdire dès le berceau.
Quatrièmement, soyez égoïstes, pensez qu'à votre gueule et qu'à ce que vous voulez obtenir, sans vous imposer la moindre limite pour l'obtenir. Ne perdez pas votre temps à vous soucier des conséquences que vos actes peuvent avoir sur les autres. L'empathie, c'est pour les nazes.
Cinquièmement, les enfants, si vous devez garder votre petit frère ou votre sœur, laissez-le ou laissez-la sans surveillance à la merci des dangers qu'il ou elle peut se faire à lui-même ou à la merci d'un pédophile. Si vous le faites, ce n'est absolument pas grave.
Sixièmement (c'est le générique de fin qui l'exige !), vous écrirez en écriture inclusive. Ouais, il faut chier sur la condition animale, il faut chier sur la police, il faut chier sur l'autorité parentale, sur toute forme d'autorité d'ailleurs, il faut chier sur l'empathie (soyez sociopathes, mes petits !), il faut chier sur la protection de plus jeune et de plus vulnérable que soi, mais il faut chier aussi sur la langue française.
Allez, j'attends impatiemment le point Godwin du film pour enfants... attention... trois, deux, un... "ouais, mais c'est un film pour enfants, ça ne prête pas à conséquence et puis, j'y suis allé le voir avec mon petit Kevin et il a... !"... ta gueule... euh, pardon, pouvez s'il vous plaît, ne pas ouvrir votre bouche pour en sortir une suite de sons, merci, vous êtes bien aimables. Laissez-moi vous poser une question, est-ce une obligation pour vous de considérer votre progéniture comme étant conne et, pour cette raison, indigne de visionner des créations culturelles susceptibles, non seulement de renforcer sa curiosité et son épanouissement intellectuels, mais en outre, de lui enseigner des valeurs positives ?
Au lieu de me traiter de réac (oui, je suis un réac végétarien et je vous emmerde !), réfléchissez à cela...