Western avec zoom sur une patrouille de l’armée yankee égarée avant la grande bataille perdue

Une série B bien faite, et doublement triste. D’abord le capitaine a perdu l’amour de sa femme, qui en pince pour son lieutenant, ce qui est original pour un western de cette époque (1951) car c’est ici un adultère explicite.

Ensuite, la patrouille qui réunit le capitaine, joué par Lloyd Bridges, et le lieutenant, joué par John Ireland, sera décimée.

L’intérêt des interactions entre les deux hommes ne supplante pas notre suivi attentif de la trame contextuelle, qui traite des différences entre "la carte et le territoire » : le plan à suivre est une chose, les embuches sur le terrain en sont une autre. Ce type de distorsion est toujours interessante à suivre, et elle est exploitée ici de manière crédible.

De plus, c’est avec un arrière-fond historique maintes fois rebattu : on raconte ici le mouvement d'une de ces patrouilles du 7eme régiment de cavalerie qui n’arrivèrent pas à rejoindre le général Custer.

Il était alors pris au piège à Little Big Horn, la plus célèbre bataille perdue par l’armée américaine - de toute son histoire - une bataille qu'on ne voit pas du tout dans le film car la patrouille que l'on suit ne la trouva pas. 

C’est donc une variation dans cette thématique très importante aux Etats -Unis : le débat sur la dispersion des forces de 7eme de cavalerie devant celles de Sitting Bull et de Crazy Horse et sur les erreurs tactiques soit de Custer soit de ses subalternes.

Ici, c’est l’évocation des trop longs délais dans l’arrivée des secours.

En résumé, ce qui continue à faire l’objet de la plus grande controverse de l’histoire des guerres indiennes aux USA est narrée à travers un zoom temporel sur le parcours singulier, collectif et individuel, d'un petit échantillon de l’armée. Pas mal du tout.

Michael-Faure
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le 22 sept. 2024

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