Live by Night par ronin59

L’ami Ben Affleck nous revient dans les salles de cinéma, en mode « pleins pouvoirs » (réalisateur, acteur, scénariste) avec un film de gangsters après avoir décroché l’oscar du meilleur film pour « Argo ». Et comme tout nouveau roi d’Hollywood, il s’empare rapidement des droits des romans à succès afin d’une future adaptation. Il récidive donc avec un roman de l’auteur bostonien par excellence, Dennis Lehane : « Mystic River » de Clint Eastwood, « Shutter Island » de Martin Scorcese, « Gone baby Gone » le premier film réalisé par Batfleck. J’avais adoré ces 3 premières réalisations et je peux dire que c’est une déception pour celui-ci. Tout semble indiqué que le bouquin est assez volumineux pour nous conter la fresque de Joe Coughlin, car au niveau réalisation ça se ressent. Pour tout narrer, la voix off revient bien trop souvent pour expliquer. C’est tout le problème de cette narration compilée qui explique au lieu de montrer, qui surligne tantôt les choses et ne creuse pas assez certains thèmes prometteurs. Tout comme la scène de braquage où la voiture cale on a l’impression que ce calage dur tout le long du film. On y voit pas mal de clichés, de stéréotypes mais également des références (ouf). La référence ultime ce sont les jeux de la licence Rockstar : le début du film commence par une scène de braquage comme le jeu GTA V, la scène de vengeance chez le méchant est proche de la fin du jeu GTA vice city qui avait déjà été repris sur le film « Scarface » de Brian de Palma. Les règlements de compte qui se font dans des zones de constructions comme le jeu L.A noire là un casino et dans le jeu un studio de cinéma, et une rédemption plutôt proche du jeu « Red dead redemption ». Une trahison au début de l’intrigue et on demande au héros comme au joueur de se mettre à l’ombre pour reprendre les rennes d’un business « exotique ». Et Finalement comme dans ces jeux de 30-40 heures, on se perd dans l’intrigue générale au profit des quêtes annexes. Mais il y a une intrigue intéressante (double ouf), c’est celle liée au personnage d’Elle Fanning. J’aime ce thème là, celui de deux personnages qui sont en fait les 2 faces opposés d’une même pièce, tous différencie Ben Affleck et Elle Fannning : homme/femme, corps massif pour Ben, menu pour Elle, brun/blonde….. , mais les points communs sont bien là également : deux gueules d’ange, l’amour de porter du blanc, une mère absente, un père qui occupe une haute fonction dans la police et surtout une rédemption au forceps par le papounet. Ce thème m’a fait penser à la phrase de Capote dans le film « Truman Capote » pour justifier son intérêt sur le présumé coupable Perry Smith : « J’ai l’impression que c’est moi, c’est juste que lui s’est échappé par la fenêtre et moi par la porte ». Cette dualité est vraiment le point fort du film, d’autant plus qu’à un moment Elle Fanning devient prédicatrice face à un Ben Affleck représentant un capitalisme très décomplexé qui rappelle bien évidemment cette fascinante coexistence des 2 héros dans le film de Paul Thomas Anderson « There will be blood ». Au final on est déçu de ce film qui est assez proche de son second film « The Town » mais bien en dessous en tout point : réalisation, jeu d’acteur, scénario. Courage, Batfleck ta nouvelle rédemption sera ta version de Batman, j’en suis sur !!!!!!!!