Vous ne pourrez pas dire que vous n'avez pas été prévenus : dès les premières secondes, la mention "Luc Besson présente" apparaît à l'écran. Co-scénariste de ce Lock Out (traduction astucieuse de l'anglais Lockout...) aux côtés des deux réalisateurs Stephen Saint-Léger et James Mather, ce bon vieux Luc commet ici un plagiat assez évident du New York 1997 de John Carpenter. En 2015 et 2016, sa société de production EuropaCorp a d'ailleurs été condamnée, en première instance puis en appel, à verser des dommages et intérêts aux auteurs originaux...
Il faut dire que le pitch a effectivement un air de déjà-vu : une mutinerie éclate dans une prison de ultra-haute sécurité située en orbite terrestre, alors que la fille du président des États-Unis d'Amérique y effectue une visite d'inspection. Contre une promesse de remise de peine, un ex-agent de la CIA, condamné pour un crime qu'il n'a pas commis, est envoyé sur place afin de libérer la jeune femme des griffes des prisonniers armés et dangereux !
Plagiat ou pas, il est évident que ce film est un nanar-blockbuster assumé jouant à 100 % sur le registre du second degré. Ou pas :
Comment expliquer autrement l'évasion finale des deux héros, sautant de la prison spatiale en scaphandre, l'ôtant en arrivant dans l'atmosphère terrestre, tirant sur la manette du parachute et atterrissant, environ 25 secondes après leur départ, sans le moindre dégât ?
Les rôles du film sont tous plus clichés les uns que les autres : un chef des méchants (Vincent Regan) vraiment très très méchant, un sous-boss psychotique (Joseph Gilgun) fan de viol, un field agent bourrin (Guy Pearce) doté d'un humour bien macho, une oie blanche (Maggie Carter) dépassée mais altruiste et courageuse quand même, un patron des services secrets (Peter Stormare) bien louche, et enfin un sous-chef (Lennie James) sympa et efficace.
Guy Pearce peut remercier Jason Statham, sans doute pris par un autre tournage à l'époque, de lui avoir laissé ce rôle mémorable ! Joseph Gilgun, qui joue le maniaque sexuel, peut de son côté dire merci à Robert Knepper, qui était probablement busy lui aussi ! Toujours prévisible, parfois grotesque, ce Lock Out ne trompe pas sur la marchandise, et déroule au cours d'une heure trente de pellicule extrêmement formatée toutes les plus grosses ficelles du genre.
Mais de manière surprenante, la patience du téléspectateur se voit récompensée par un twist final totalement inattendu : pour une fois - peut-être même pour la première fois depuis qu'il fait du cinéma...
...Peter Stormare N'EST PAS le méchant de l'histoire !
Merci, Luc, et vivement le 2 !