- Le film en question ne fait montre d'aucun repère cohérent avec ses prédécesseurs (si ce n'est évoquer une scène du premier que tu n'as plus vu depuis des lustres)
- L'exposition dure trois plombes sans qu'à AUCUN foutu moment on ne sache comment Logan et Charles en sont arrivés là, d'où sort ce futur dystopique en carton, pourquoi la race des mutants est au bord de l'extinction, pourquoi Essex-Transigen-Alkali (eux-mêmes ne sont pas foutus de se décider sur leur nom) existe toujours, pourquoi leurs agents ont tous des bras en métal (ce qui doit être pratique pour se branler), etc.
- Le grand méchant est un énième blondinet péteux et tête à claques, qui se voit de surcroît affublé du même prénom que l'actuel Président des Etats-Unis (la blague...)
- La gamine qui t'insupportait déjà au plus haut point dans la bande-annonce se révèle être exactement ce que tu redoutais qu'elle soit, mais en pire : tire-gueule, mal-élevée, ultra-cheatée, muette pendant les 2/3 tiers du film (remarque, c'est pas mieux quand elle se décide enfin à l'ouvrir), te donne envie de crier "Ta gueule" à chaque fois qu'elle braille, c'est à dire tout le temps qu'elle ne passe pas à faire la tronche, et ne parlons pas de toutes les couleurs qu'elle fait voir au pauvre héros éponyme, qu'elle se permet de frapper au visage et de rembarrer de la façon la plus glaciale qui soit ("Il arrive toujours des choses horribles aux personnes que j'aime" - "Alors je ne risque rien" = Putain, mais quelle connasse !!!)
- Aucun des acteurs principaux ne te donne envie d’y croire, entre un Hugh Jackman qui semble pressé d’en finir avec ces conneries et un Patrick Stewart caricaturant le rôle le plus mémorable de sa carrière dans un numéro risible de papy gâteux
- Les 3 ou 4 connards assis à côté de toi passent leur temps à se marrer bruyamment et à faire des commentaires (et malgré toi, tu les comprends)
- La première scène de baston ne comporte aucune surprise et se conclut de la manière la plus stupide qui soit (pourquoi se faire chier à fuir et à compter sur l'intervention providentielle d'un train pour semer ses agresseurs quand il y avait tout à fait la possibilité de les exterminer jusqu'au dernier ?? Logan ne faisait peut-être pas le poids tout seul, mais n'allez pas me faire croire que c'était impossible avec l'appui de la mioche ! Et puis tiens, tant qu'à faire aussi, pourquoi s'arrêter et admirer le train passer au lieu de détaler à fond la caisse et prendre de l'avance sur ses poursuivants ? Bref, vous m'avez compris)
- Le milieu du film (déjà au départ assez douteux) te fait perdre tout espoir lorsqu'un clone maléfique de Logan – qui possède bien évidemment les muscles mais pas la cervelle de son illustre modèle – fait son apparition, sorti de nulle part tel un lapin blanc hors du chapeau haut-de-forme
- Xavier casse sa pipe pour la seconde fois ; tu te surprends à penser que même The Last Stand avait fait ça mieux (oui je trouve des points défendables à ce dernier et je vous emmerde)
- Ce qui s’annonçait comme l’une des scènes les plus dramatiques et les plus émouvantes qui soient (celle où Logan, à bout, démolit à coups de pelle sa bagnole tombée en rade après que Laura lui ait pris la main face à la tombe de Charles) a pour effet contraire de t’arracher ton seul fou-rire sincère de tout le film, et te joindre du même coup aux connards de tout à l'heure malgré toi
- Une bande d’enfants perdus du Nebraska qui s’amusent à construire leur repère au bord d’une falaise (il faut dire que c'est tellement plus stylé, surtout quand on a toute une plaine de 200 km à disposition) et à redonner à Wolvie son look d’antan avec des ciseaux roses de maternelle te rappellent les minutes les plus crispantes de Beyond Thunderdome, ce qui te fait perdre encore un peu plus d’espoir et souffler par le nez
- Tu en as tellement marre de te coltiner un Logan misérable depuis le début que tu commences à douter de voir sa renaissance épique dans ses derniers instants, comme l’avait si bien fait la meilleure scène de The Wolverine
- Les derniers instants en question t’achèvent avec la séquence de course-poursuite forestière la plus nanardesque que tu aies jamais vue (Logan qui se met à sprinter tel un athlète aux J.O. après s'être injecté la totalité de la dope pour mutant, sérieux, l'effet produit est tel qu'il ne manquerait plus que le Yakety Sax en musique de fond)
- Le « poison » qui tue soi-disant Logan à petit feu apparaît comme étant... l’adamantium lui-même. Sauf qu'encore une fois, personne ne s’encombre d’une quelconque explication (c’est bien plus marrant de laisser le spectateur se démerder tout seul...)
- Tu te demandes qui est le père de Zander Rice, le soi-disant bonhomme qui a mis ce poison dans le corps de Lolo et que ce dernier a tué en représailles des années auparavant (en fait, tu t'en fous complètement)
- Tu réalises aussi que les balles en adamantium sont désormais létales, elles qui n’avaient autrefois d'autre effet que d'esquinter la mémoire, et que le matériau le plus solide du monde doublé d’un facteur auto-guérisseur à toute épreuve ne vaut rien contre une bonne vieille souche d’arbre
- Tu jubiles de voir la sale gosse chialer enfin et la traites de tous les noms lorsque, après avoir passé les ¾ du film à mépriser, bafouer, malmener et se montrer ingrate envers son protecteur, elle se décide enfin à l’appeler « Papa »
- L’éloge funèbre en l’honneur du plus fameux mutant qui ait jamais existé est remplacée par une réplique d'un film que tu n'as pas vu, et quand bien même tu aurais du mal à prendre au sérieux (en même temps, je défie quiconque ayant grandi avec Friends de rester parfaitement stoïque à la mention du prénom « Joey » )
- L'image finale est belle et forte en symbolique mais à dix secondes du générique tu n'y crois plus beaucoup
- Retrouvant Johnny Cash dans ledit générique, tu te rends compte qu’entre un ami qui possède toute ta confiance et te disait « Tu vas voir, tu vas l’aimer ! » et l’autre qui chantait « Je te ferai mal » dans la bande-annonce, celui que tu aurais dû écouter n’était pas celui que tu croyais.
Tout ça pour dire qu'en guise d'ultime baroud d'honneur du mutant griffu, même si l'idée de proposer un film s’éloignant un peu trop (et en même temps pas assez) des sentiers battus partait d'un bon sentiment, et s’avérera pour beaucoup un parti-pris intéressant et risqué, comme dirait JDG :
« C’est un peu comme mettre de la chantilly sur de la merde : ce sera présentable, mais je ne vous conseille pas d'y toucher. »
De même, si je salue le geste d’Hugh Jackman d’avoir donné de son cachet pour nous permettre de voir un peu d'hémoglobine et une paire de loches, je ne félicite pas le travail des cadreurs/monteurs pour avoir livré les scènes de bastons les plus illisibles de toute la saga.
Les griffes m’en tombent.