C'est le chef d'oeuvre de Thomas Hardy (à ne pas confondre avec le Tom de Max bien qu'un tome de Thomas est parfois plus mad qu'une madding crowd ou qu'un cours de George, ce sale recteur pétainiste) qui se voit transposé à l'écran par T(h)om(as) Vinterberg, co-créateur du dogme95, virulent, fier et bruyant mais qui s'est malheureusement sacrément calmé depuis (cf. La Chasse, sommet de pathos balourd).
Bref, sur pellicule, la foule se déchaîne (un peu), reste sage (beaucoup) et trouve sa voie par la grâce de ces trois hommes (le bourru, le riche et le fou) tournant autour de cette charmante jeune anglaise, soudainement riche, femme forte et fragile à la fois, attirée par les hommes mais désespérement avide de liberté. Tout cela dans une fin de XIXème siècle auquel le film rend gentiment justice, aidé par des paysages magnifiques et des champs à perte de vue où galopent les prétendants sur leurs destriers majestueux.
Les personnages sont heureusement suffisamment fouillés pour que leurs réactions imprévisibles, parfois drôles ou tristes permettent au film de ne pas sombrer dans l'ennui en relançant constamment et de manière surprenante une intrigue malgré tout très classique. C'est romantique à souhait, bien filmé, solidement interpreté mais terriblement sage.
Du divertissement de haut standing mais juste du divertissement !