Un film belge sur une adolescente transgenre et ses relations avec son père, oui, bien sûr, c'est Girl ! Désormais, c'est aussi Lola vers la mer, de Laurent Micheli, qui offre un traitement totalement différent à un thème qui se prête à de nombreuses variations pour peu que l'écriture du scénario soit à la hauteur. Lola vers la mer est constamment surprenant, désamorçant toutes les figures attendues dans un road movie où l'affrontement entre un père et son fils en voie de devenir fille nous fait peu à peu grimper haut sur l'échelle des émotions. L'histoire est également captivante par les choix de mise en scène qui ne cessent de surprendre, dans le bon sens du terme. La dramaturgie est forte, avec deux points de vue (et de vie) a priori irréconciliables mais le film est réalisé de manière tellement lumineuse et avec une grande maîtrise (voir l'utilisation de la musique) qu'il est tout sauf pesant et montre une tendresse particulière pour tous ses personnages y compris celui que l'on aurait plutôt tendance à rejeter pour son manque de compréhension et d'empathie (le père, évidemment). Mya Bollaers, qui incarne l'adolescente rebelle, est proprement stupéfiante et rivalise avec un Benoît Magimel dont le jeu se bonifie avec les années. En fin de compte, Lola vers la mer ne ressemble en rien à Girl, hormis pour sa comparable grande qualité.

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le 11 nov. 2019

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