Quand Jack Sparow souhaitait conquérir l'ouest...
Et si c'était lui finalement, celui que je ne voulais voir sous aucun prétexte et qui suite à un concours de circonstance m'a conduit en salle, si c'était lui le petit divertissement sympathique de l'été entouré par une pléiade de navets, et si en fait c'était lui le meilleur film de ces dernières années... non faut quand même pas déconner.
Lone Ranger c'est le retour du trio infernal qui a donné vie à l'attraction de Disney avec cette trilogie que l'on connait tous, alors quand Bruckheimer à la production, Verbinski à la réalisation et Depp dans le rôle principal reviennent pour s'attaquer au Western, et bien la recette est identique. Du fun en barre, des incohérences monumentales, du délire absolu enveloppé dans des situations rocambolesques.
Cependant la raison pour laquelle, je voulais surtout éviter de le voir c'était aussi pour tout ça, si j'aime beaucoup le premier Pirate des Caraïbes, que j'apprécie le second, je trouve le 3 vraiment poussif et le 4 merdique à souhait.
Lone Ranger c'est l'histoire dans laquelle tous les clichés s’entremêlent , l'indien un peu con, vengeur et plein de croyances, l'homme de loi qui ne veut pas se servir d'armes et qui bien sûr va se retrouver par faire équipe avec lui, les méchants très méchants arrivistes et déloyaux, la femme fragile mais forte au fond.
Et malgré tout, ce n'est pas gênant, on suit le récit avec plaisir et les différentes péripéties qui s’enchainent sont bien amenées, en revanche, je n'ai pas adhéré au procédé de la narration plaçant son action en 1933 dans lequel un gamin interagit avec notre vieil Indien racontant ce qui s'est passé. Si ça a déjà été utilisé dans le passé avec brio, ici ça ne fait que ralentir le rythme pour pas grand chose
Alors oui le scénario est relativement prévisible, mais l’univers que recycle Verbinski tout en s'inspirant du western classique nous offre un spectacle sympathique voir même délicieux par moment. Du côté de la distribution, on voit que les comédiens s'éclatent et ça se ressent à l'écran, et l'atout charme campée par la géniale Ruth Wilson (Luther ) n'est pas de refus. En revanche, j'ai de plus en plus de mal avec Depp qui tourne en rond sans briller faisant du Depp, ce que je déteste retrouver chez un acteur.
Lone Ranger c'est aussi une morale géniale, tu peux embrasser la veuve de ton frère sur un cheval à toute vitesse qui vient elle même d'apprendre que son mari était mort quelques heures auparavant, et tout ça à quelques mètres du fils qui vient de perdre son père et qui aurait pu découvrir que son oncle, il devra bientôt l'appeler Papa.
Malgré ses nombreuses faiblesses, je m'attendais à une telle purge que je reconnais avoir passé un moment agréable devant ce divertissement classique mais malicieux et burlesque, et un petit vent de fraicheur après l’amas de blockbuster se prenant tellement au sérieux, ça fait quand même son petit effet.