Walter Hill fut un scénariste avant d'être un réalisateur. Notamment, il fit le scénario de Guet-Apens de Sam Peckimpah en 1972. Par ailleurs, il n'a pas réalisé beaucoup de westerns puisque, sauf erreur, je n'en dénombre que deux, "le gang des frères James" (1980) et "Geronimo" (1993). Autant on sent une certaine influence de Peckimpah pour le premier, autant il me semble s'en être libéré pour le second. Et d'ailleurs, de mon point de vue, il a bien fait car je préfère nettement "Géronimo" avec Wes Studi que "le gang des frères James" (cf ma critique)
Pour continuer dans les généralités, il y a un point commun entre les deux westerns de Walter Hill, c'est la musique. En effet, c'est Ry Cooder (Paris Texas) avec son superbe style de musique sur base de guitare "désaccordée" (sûrement très faux ce que je dis) qui officie dans les deux cas et donne un genre particulier. Pour rester et finir dans les généralités, Ry Cooder a fait une bonne partie des musiques de film de Walter Hill…
Venons-en au film "le gang des frères James", le scénario, on s'en doute, raconte l'histoire des bandits James associés aux bandits Younger et Miller, de la fin de la guerre de sécession jusqu'à la mort du "patron" Jesse James. Face aux exactions du gang, une traque est organisée et confiée à l'agence Pinkerton. D'un point de vue scénaristique, le film semble plutôt prendre parti pour les bandits en ridiculisant les policiers Pinkerton et tentant "d'humaniser" les membres du gang en leur donnant une couverture (un peu) romantique. De cela, il reste un film un peu composite qui alterne les scènes de violence avec des scènes qu'on va oser dire familiales ou mondaines.
D'ailleurs, l'influence qu'a pu avoir Peckimpah sur Walter Hill ne s'exprime que dans les scènes de violence qui se veulent réalistes où les balles font de beaux petits cratères accompagnés de petits geysers de sang (assez esthétiques, ma foi). Autre influence signée Peckimpah, c'est que les tireurs sont sacrément devenus mauvais dans les westerns. Dingue ! On le savait depuis "la horde sauvage" mais quand même. Purée, c'est qu'il en faut des balles pour arriver à tuer un gars ! C'est ainsi que Cole Younger, avec 11 balles dans le buffet, n'est toujours pas mort ! Les gars pris dans des feux croisés – pourtant redoutablement mortels selon les spécialistes - s'en tirent quasiment sans dommage. Après ça, qu'on s'étonne que certains disent que Dieu est vraiment du côté des bandits ! Bien sûr, je ne saurais trop conseiller aux cinéastes de faire faire une formation de tir à leurs acteurs parce qu'il y a des économies – sérieuses – à faire au moins en termes de balles. Et puis aussi à leur apprendre que quand on monte sur un toit, il faut faire attention à ne pas tomber quand une balle siffle. D'ailleurs, c'est un paradoxe que je n'ai pas réussi à m'expliquer dans ce film car les seuls morts sont ceux qui étaient juchés sur les toits et censés être protégés …
L'autre grande caractéristique de ce western, c'est que tous les frères James, Younger et Miller sont joués par de véritables frères. Les frères Carradine, bien connus dans le monde du western, jouent les Younger, les frères Keach jouent les James et les frères Quaid, les Miller. Je salue bien entendu l'idée assez originale mais qu'apporte-t-elle réellement au film ? N'est-ce pas plutôt un coup de marketing cinématographique ?
Au final, le film est bien réalisé, il y a même une belle photographie mais globalement je ne peux pas dire avoir été passionné. Parmi les personnages secondaires, seule celle qui joue le rôle d'une prostituée que drague Cole Younger (je n'ai pas trouvé son nom) m'a paru sortir du lot. Si je mets 5 à ce western, c'est uniquement à cause de la BO que j'avais trouvée intéressante et qui m'a bien aidé à voir le film.