Un film étonnamment écolo pour les années 70 ! Long Weekend, c'est la revanche (frontale) de la Nature sur les êtres humains qui la salissent, la pillent, la tuent, par pur plaisir de supériorité. On suit donc les mésaventures d'un couple sur le déclin qui, pour raviver la flamme, part en camping dans une zone reculée, réputée immaculée, et l'on découvre assez vite pourquoi... Monsieur aime la chasse aux volatiles, tire sur tout ce qui bouge ("Y'a le bon et le mauvais chasseur...") et se fiche éperdument qu'un
pauvre mammifère marin meure à petits feux sur la plage, la bête cherchant son petit décédé
... Madame, quant à elle,
casse les œufs des volatiles
si ceux-ci essaient de défendre leur territoire et leur couvée, et prétend qu'elle enterre le petit chien de Monsieur comme vengeance (dont on devine que cela ne la dérangerait franchement pas...). Un beau binôme d'Hommes (avec un grand H), cru Vingtième siècle (et Vingt-et-Unième, comme on n'a pas évolué dans ce domaine), qui pense que tout lui appartient. Long Weekend est plutôt intéressant avec son avant-gardisme écolo, qui tape sur des vérités taboues en plein crash de l'économie capitaliste américaine (on est en 1978, fraîchement après la chute libre des bourses américaines, qui ont trop consommé, et dont l’État pousse pourtant à consommer encore plus pour compenser le crash... Le serpent qui se mord la queue), avec un binôme d'acteurs qui tient le film avec uniquement deux personnages (ce qui est plutôt rare), et dont le dernier plan est vraiment classe (
le piaf qui attaque un conducteur de camion pour lui faire écraser le héros de l'histoire, et qui fait d'une pierre deux coups, puisqu'il condamne légalement aussi le conducteur...qui conduisait des vaches à l'abattoir. On découvre dans le dernier plan qui survole le camion que les bestiaux sont entassés, sans toit donc sous la pluie et le soleil, et sans alimentation : la vision de l'Homme qui saccage vraiment tout, même au-delà de cet îlot de "Nature gardée").
Ne vous attendez tout de même pas à des attaques d'animaux tout du long du film (ce qu'on avait compris, avec les gens qui nous en avaient parlé), tout n'arrive qu'à la toute fin, et finalement les êtres humains meurent de la main d'autres êtres humains (
l'épouse avec une flèche du mari, et le mari écrasé par le conducteur du camion
), comme pour dire qu'à trop tirer sur les ressources de sa planète, le vrai loup pour l'Homme, c'est L'Homme. Ahouuuu...(ch), ça fait mal.