Film possédant tous les poncifs esthétiques de ce désormais nouveau genre horrifique qu'est le "elevated horror" (appellation qui reste plus que discutable),"Longlegs" manque donc un peu son rendez-vous qu'il s'était pourtant appliqué à préparer à coup de teasers et autres trailers cryptiques et anxiogènes. À ce titre, et pour être tout à fait fair play, ce serait d'ailleurs plus la maison de production Neon qu'il faudrait pointer du doigt, Oz Perkins n'ayant sans doute pas eu vraiment droit au chapitre concernant la campagne promotionnelle de son oeuvre.
Passé l'écueil de ce sabotage médiatique, que reste-t-il de ce quatrième long-métrage de ni plus ni moins que le propre fils du légendaire Anthony Perkins ? Et bien tout de même quelques belles trouvailles visuelles qui malgré tout l'emballage extrêmement sophistiqué de la mise en scène, viennent convoquer de vrais moments de tension. Le travail d'ambiance est d'ailleurs le second éléments qui, à mes yeux, parvient à réellement maintenir l'intérêt de ces 101 minutes de pellicule.
Dommage qu'Oz Perkins semble trop conscient de sa capacité à créer l'angoisse au point d'en oublier une intrigue qui, au contraire, ennuie et désamorce au final totalement l'empathie que nous devrions prêter aux personnages et notre inquiétude vis-à-vis de leur sort. C'est d'autant plus regrettable que Maika Monroe est impeccable dans son rôle et que Nicolas Cage, malgré une inteprétation attendue, compose un boogeyman troublant.
Ce mélange d'analog horror, d'occulte et de thriller aurait pu donner une oeuvre qui se serait classée au côté des meilleures creepypastas qu'internet ait pu nous servir, mais l'équilibre n'est pas assez inventif et trop peu radical que pour permettre à "Longlegs" de se hisser à ce niveau. Un film de plus à ajouter à la longue liste de ceux qui ne parviennent malheureusement pas à tenir les promesses qu'ils semblaient annoncer...