... pas besoin de prendre ses jambes à son cou non plus face à ce film.
Effectivement, il n'est pas sans défauts, avec son scénario plutôt léger et manquant parfois d'originalité (malgré quelques bonnes idées comme l'utilisation des poupées ou le rôle joué par la mère de l'héroïne) - aspect rendu encore plus décevant par les attentes qu'avaient pu susciter les nombreux teasers sortis ces derniers mois, qui entretenaient le mystère tout en invitant à échafauder de nombreuses théories sur les événements pouvant être dépeints dans le film.
Certains éléments auraient gagné à être davantage creusés... en premier lieu le personnage de Longlegs et son passé. Malgré le talent de Nicolas Cage qui comme à son habitude se donne à fond dans son rôle de Boogie Man, au service de scènes véritablement dérangeantes (ex : sa première apparition devant la maison enneigée, sa crise de folie dans la voiture, et enfin son "final" dans la salle d'interrogatoire), son personnage semble presque relégué au second plan, pour laisser plus de place à Lee et à sa mère... ainsi qu'au véritable antagoniste du film, dont Longlegs n'est finalement que le messager, le bras armé et le larbin. Intéressant de noter que Cage semble ici se trouver dans une situation similaire à celle du film "Renfield", où son rôle de Comte Dracula en roue libre avait lui aussi été très regrettablement refourgué à l'arrière-plan.
Mais malgré l'utilisation de quelques jumpscares putassiers, j'ai dans l'ensemble vraiment apprécié "Longlegs" pour son atmosphère inquiétante dans l'Oregon des années 1990, sublimée par une photographie froide et impeccable, avec un vrai sens de composition et de cadrage des plans dans le but d'atteindre cette fameuse esthétique de l'horreur commune aux films d'épouvante-thriller psychologique qui se sont encore multiplié ces dernières années. Certains visuels et scènes se révèlent particulièrement marquants et effrayants à mon sens... je ne regrette pas de lui avoir laissé sa chance.