Cela fait maintenant plusieurs mois que je prends plaisir à redécouvrir la filmographie de John Carpenter, aujourd'hui avec « Los Angeles 2013 », suite (ou plutôt remake!) de son « New York 1997 ». Il faut être clair : tout ça est à prendre au second degré. Je peux également comprendre que l'on voit le résultat comme une vaste plaisanterie tant le réalisateur copie presque à la scène près la structure du modèle original et son développement, poussant parfois le mimétisme assez loin


(je pense au combat de « catch » sur le ring remplacé ici par un hallucinant (et vraiment drôle) tir au panier sur un terrain de basket).


Pourtant, ce serait à mon sens passer à côté d'un vrai plaisir cinéphile. Carpenter assume évidemment ce côté « je fais ce que je veux », proposer quelque chose de résolument différent ne l'intéressant pas. En revanche, on peut quand même observer des changements. Plus de moyens, déjà, qu'il exploite assez habilement, gardant cette logique d'univers apocalyptique de série B tout en lui offrant plus de décors, plus de possibilités, d'autant que niveau effets spéciaux (bon, à part sur la fin où ça part pas mal en vrille), il y a également de gros progrès.


On a ainsi beau être en terrain connu, le réalisateur d' « Invasion Los Angeles » tente pas mal de choses insolites, à l'image de


ce personnage de surfeur totalement inutile à l'intrigue mais assez savoureux, semblant se moquer ouvertement du Bodhi de « Point Break ».


Les quelques variantes amusent par leur capacité, notamment lors de l'introduction, à tourner en dérision le premier volet. Enfin, en quinze ans, Carpenter ne s'est pas franchement réconcilié avec l'humanité, faire du mercenaire qu'est Snake Plissken quasiment le plus « intègre » ou le moins dangereux en disant long sur son état d'esprit, à l'image d'un dénouement


encore plus nihiliste que le précédent où la « meilleure » solution serait de plonger le monde dans les ténèbres,


ou encore son choix de renvoyer


dos à dos extrémistes religieux et révolutionnaires sud-américains :


franchement, qui oserait aujourd'hui un truc pareil ?


J'en oublierais presque le casting : Kurt Russell, fidèle au poste, Stacy Keach, Steve Buscemi, Cliff Robertson, Valeria Golino, Pam Grier


(en transsexuel!!),


Peter Fonda, Bruce Campbell ou la beaucoup trop rare Michelle Forbes, aussi « bad ass » et réjouissant que son homologue new-yorkais... Du cinéma de genre, se fichant pas mal des modes et du politiquement correct, que certains jugeront inutiles vis-à-vis de l'original, mais qui saura se faire une jolie place dans la filmographie de son auteur pour ceux sachant aller au-delà des apparences. Réjouissant.

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le 2 nov. 2019

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Caine78

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