On propose à John Carpenter un bon gros paquet de fric pour réaliser une suite à New York 1997 et redonner vie à son cultissime Snake Plissken, à condition d'en faire un bon gros film commercial qui rapporte un bon gros paquet de pognon en retour, parce qu'après-tout, qu'est-ce qui compte à Hollywood hormis ça ?

Du coup, pas fou le John, il empoche le blé et signe non pas une suite mais un nouveau NY 1997, cette fois-ci à Los Angeles et en 2013 en forme de bon gros doigt d'honneur à cet Hollywood qui lui brise franchement les rouleaux.

On retrouve Kurt Russell pour notre plus grand plaisir et surtout le sien, l'acteur ayant fait des pieds et des mains pour que ce film voit le jour, contribuant à l'écriture du scénario et en devenant un des producteurs. Il est toujours borgne, quasi mutique et farouchement individualiste. Il veut juste qu'on lui fiche la paix mais c'est sans compter l'armée et le président des Uhèssa qui vont à nouveau l'envoyer dans une immense prison / dépotoir à ciel ouvert, un Los Angeles désormais séparé du continent, pour récupérer une mallette dont le contenu met en péril la sécurité mondiale maintenant qu'elle est aux mains du maître des lieux : le révolutionnaire Cuervo Jones (Georges Corraface AKA le Che Guevara à bazooka).

La trame est donc strictement semblable à NY 1997 : on récupère Snake après qu'il se soit rendu coupable de divers méfaits, on le menace en lui inoculant un méchant virus et on l’envoie régler les problèmes du pays à lui tout seul. Une fois sur place, il ne rencontre que des gens voulant lui faire la peau ce qui occasione un petit passage obligé sur une bonne vieille chaise afin de réfléchir. Ensuite une petite accalmie en compagnie d'une jeune-femme qui ne fera pas long feu et on s'attire les foudres du maître des lieux qui s'empare de notre anti-héros pour le jeter dans une arène moderne, livré aux huées d'une foule avide de sang. Cette fois ce n'est pas un viril combat à la batte cloutée mais une improbable session de tirs aux paniers de basket. Et il est le premier à gagner à ce jeu-là, parce que c'est quand même Snake Plissken bordel !

Je ne vais pas énumérer par le menu tout ce qu'il se passe dans ce film car en plus de rendre cette critique trop longue, il suffit que vous ayez vu NY 1997 pour être déjà au courant. Oui oui, sans l'avoir vu.

Là où le film devient jouissif, c'est dans la volonté de Carpenter d'en faire des caisses. Il en a plus rien à faire donc Snake vole avec une Pam Grier devenue transsexuelle, surfe sur des tsunami sur une musique digne des Beach Boys, fait des cascades à moto armé d'un fusil à pompe... J'en passe et des meilleures.

J'aime beaucoup la scène où il se moque des liftés et botoxés en tous genres d'Hollywood (méconnaissable Bruce Campbell) et j'aime beaucoup retrouver dans ce film Steve Buscemi.

J'aime beaucoup cet air renfrogné que se trimbale Kurt Russell.

J'aime beaucoup John Carpenter en fait, c'est pour ça que plutôt que de tilter sur ce qu'il peut y avoir de mauvais dans ce film (car il n'y a pas que du second degré, y'a aussi du foiré) j'ai préféré à nouveau prendre un grand plaisir à le regarder car j'aime beaucoup le côté non consensuel de ce monsieur qui de toute manière a bien conscience de la manière dont il est perçu dans son propre pays. Comme il le dit lui-même : "En France, je suis un auteur, en Allemagne, je suis un cinéaste. En Grande Bretagne, je suis un réalisateur de film d'horreur. Aux Etats-Unis, je suis un raté".

Et plus que tout : j'aime beaucoup cette fin. Beaucoup.
Pravda
7
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Bruce Campbell is god, Et sinon, j'aime bien John Carpenter et Les meilleurs films de John Carpenter

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le 28 janv. 2014

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Pravda

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