Passer sous silence l'immense bonheur que j'ai eu de retrouver Snake serait comme tenter de faire un triple piercing labial à la Joconde, une véritable abomination.

Quoique.

Alors, il serait facile de te dire tout ce que je n'ai pas aimé, tu pourrais t'en faire des colliers et les vendre pour te constituer un petit pécule bien sympathique pour tes vieux jours, tellement j'ai de perles.

Mais non Môssieur, non Madame. Je vais faire dans ce que j'ai aimé. On fera plus court comme ça.

Et tant pis pour tes vieux jours.

La musique est là !

Snake d'abord, comme s'il arrivait de New York, perfecto élimé, treillis et tignasse de chacal. Le bonheur. (Bon, on lui donne une tenue en lycra ensuite, mais chut!)

Toujours aussi mutique, plus massif avec le poids des ans.
Toujours les menottes aux poignets, toujours dans la merde.
Plus usé, plus tanné.
Toujours aussi con aussi, il tombe dans les même pièges, mais à sa décharge, ils sont un peu plus vicieux. Mais quand même, quel con.
Mais c'est Snake.(alors ma gueule !)

Exit la tige Lee Van Cleef et sa zolie boucle d'oreille (trop mort), bienvenue au gros Stacy Keach et son zoli catogan.

Oublié le planeur – ne t'inquiète pas, toi qui aime le planage, des gens font du deltaplane dans ce film -, place au sous-marin suppositoire avec en prime un petit tour par des vestiges engloutis façon Atlantide. (C'est mieux que de tout suivre sur un écran monochrome verdâtre, on est pété de thunes sur ce coup, les gars!)

George Corraface (quel bel homme !) le franco-grec dans un rôle de Che Guevara du futur, péruvien, avec une barbe fournie, un béret et une fronde.

Remake bigger and louder, Carpenter balance son anti-héros dans sa ville (il déteste New York).
Le fait jouer au death-basket dans une arène chauffée à blanc avec des cerbères armés en costard dont Isaac Hayes (Il incarnait le Duc, dans le précédent film), lui fait remonter à moto un cortège de sud-américains bien laids qu'il dézingue avec une classe animale.

Snake, même sapé comme un Serval du pauvre, ça le fait.

Il y a toujours des personnages bien déjantés aussi.
Un Buscemi en guide perfide, un Fonda en surfeur enfumé et Bruce Campbell en chirurgien enflé.

Et Pamela avec des burnes, même sur le Queen Mary, ça reste Pamela.

Alors, ça n'a pas la saveur du premier, c'est sûr, comme s'il y avait trop de couleurs, trop d'épices, trop de thunes.

Et ce que ça gagne en thunes, c'est autant de mystère, de souffre, de barbarie en moins.

Mais il y a cette fin. Une fin de fin du monde.
Un bras d'honneur de Snake, de Carpenter.
Magnifique. Bien vu. Pertinent.

Blue eye.
DjeeVanCleef
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Jean Charpentier.

Créée

le 19 juil. 2013

Critique lue 2.1K fois

61 j'aime

17 commentaires

DjeeVanCleef

Écrit par

Critique lue 2.1K fois

61
17

D'autres avis sur Los Angeles 2013

Los Angeles 2013
drélium
4

Escape from là

Des années, 1996 en fait..., que je n'avais pas vu ce très mauvais souvenir effacé à jamais de ma mémoire sans véritable succès puisque l'image du surf sur Tsunami et des deltaplanes armés...

le 10 juil. 2013

57 j'aime

107

Los Angeles 2013
Daryush
7

Sad story. You got a smoke ?

Génial, tout simplement génial ! Que faire quand vos producteurs vous demande de refaire un de vos meilleurs succès et rien d'autre pour des raisons purement financières ? Les envoyer chier ? Psss ...

le 13 janv. 2011

51 j'aime

8

Los Angeles 2013
Pravda
7

Appelle-le Snake, encore.

On propose à John Carpenter un bon gros paquet de fric pour réaliser une suite à New York 1997 et redonner vie à son cultissime Snake Plissken, à condition d'en faire un bon gros film commercial qui...

le 28 janv. 2014

35 j'aime

10

Du même critique

Retour vers le futur
DjeeVanCleef
10

Là où on va, on n'a pas besoin de route !

J'adore "Retour vers le futur" et j'adore le couscous. C'est pas faute d'en avoir mangé, mais j'adore, ça me ramène à une autre époque, une époque où j'avais empruntée la VHS à Stéphane Renouf -...

le 22 mai 2013

204 j'aime

32

Les Fils de l'homme
DjeeVanCleef
10

L'évangile selon Thélonius.

2027, un monde où les enfants ne naissent plus, comme une malédiction du Tout-Puissant, un courroux divin. Un monde qui s'écroule sous les coups des intégrismes de tous poils, où seule, la Grande...

le 26 juil. 2013

194 j'aime

36

Rambo
DjeeVanCleef
9

La chasse.

Welcome to Hope. Ses lacs, ses montagnes et Will Teasle son Shérif. Plutôt facile de faire régner l'ordre par ici, serrer des pognes et éviter les embrouilles. Par exemple, escorter cet intrus, ce...

le 13 mai 2013

181 j'aime

46