Ryan Gosling est réputé pour être un sex-symbol, le mec qui se déhanchait sur scène à 12 ans et la muse de Nicolas Winding Refn. Mais Ryan Gosling a aussi réalisé un film, un petit OVNI très particulier, Lost River.
Lost River est le nom de la ville ravagée par la crise, pratiquement désertée dans laquelle vivent Bones, sa voisine Rat, sa mère et son très jeune frère Francky. Le film n'appartient à aucun genre, on a du drame, de la science-fiction, du fantastique et on ne sait pas trop... C'est à la fois ce qui fait la richesse mais perd aussi parfois un peu le film.
Pour les acteurs, même si le casting est très réussi je dirais qu'il y a un léger flottement quant à leur direction, on a parfois l'impression qu'ils ne savent pas quoi faire.
On avait peur que Ryan Gosling recopie Winding Refn: que nenni. Si on sent quelques intérêts communs aux 2 hommes (qui pourront surtout expliquer leur amitié et leurs collaborations), Gosling ne copie pas. Gosling s'inspire un peu de Lynch, aussi, et de Dario Argento de temps en temps, et même de Jim Jarmusch (un univers très contemplatif !) mais pas que... Gosling fait du Gosling. Un très bon élément qui prouve que le réalisateur a son propre univers et des choses à développer par lui-même. Quant à l'image de Benoît Debbie, elle est d'un réaliste troublant, devant les décors presque surréalistes. Mention spécial pour le son du film, des bruitages à la musique, qui contribuent véritablement à cette ambiance spéciale totalement réussie, cette impression d'être "sous l'eau".
Si le film est très particulier, l'intrigue reste cependant très claire: il n'y a rien de prétentieux, rien ne prend le spectateur réellement de haut. Les idées sont aussi énoncées, peut-être même lourdement (enfin les filles derrière moi ne semblent pas l'avoir compris): c'est la crise, les jeunes sont pommés, leurs parents galèrent. La société se casse la gueule. Il faut savoir tourner la page sur le passé et aller de l'avant.
Par moment, Lost River est une œuvre incomplète autant dans ses propos que dans son scénario, et encore un peu maladroite mais nous pousse à suivre ce nouveau réalisateur prometteur qu'est Ryan Gosling.

mnfrankenstein
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Top 20 très objectif des films sortis en 2015

Créée

le 8 avr. 2015

Critique lue 404 fois

2 j'aime

mnfrankenstein

Écrit par

Critique lue 404 fois

2

D'autres avis sur Lost River

Lost River
cinematraque
5

Ryan Gosling et sa pancarte fluo "ATTENTION FILM ETRANGE!"

Véritable émoi sur la Croisette pour l’arrivée de Ryan Gosling. La foule immense dans la file d’attente prouve que c’est lui la vedette d’Un Certain Regard. C’est la première fois depuis que je suis...

le 22 mai 2014

78 j'aime

Lost River
mymp
7

How to catch a monster?

C’est ce qu’on appelle un retour de hype. Pour faire court, quand Ryan Gosling vient présenter Lost river à Cannes en 2014, son film se fait pas mal laminer. Gosling on l’aime bien, il est beau...

Par

le 8 avr. 2015

76 j'aime

6

Lost River
SanFelice
7

Paradise Lost

Le générique implante l'ambiance qui sera suivie tout au long du film, un mélange de nostalgie, d'enfance rêvée, et d'angoisse quasi-surnaturelle. Le lieu d'abord, qui compte tellement qu'il est...

le 24 avr. 2015

71 j'aime

11

Du même critique

The Square
mnfrankenstein
8

Carré d'or

Prenant place dans un musée d’art contemporain aux installations aussi improbables qu’iconiques, The Square s’avère bien vite être autant une satire du milieu artistique d’aujourd’hui que de toute la...

le 12 janv. 2018

2 j'aime

Grave
mnfrankenstein
8

Restez Vegan

Après avoir secoué la Croisette lors du dernier festival de Cannes, Grave avait ébranlé Toronto, puis l’Etrange Festival, où on avait découvert ce premier long-métrage de Julia Ducournau. Plusieurs...

le 12 janv. 2018

2 j'aime

La Lune de Jupiter
mnfrankenstein
7

Atteindre et toucher l'Europe

Alors qu’il tente de rejoindre la Hongrie, Aryan, un jeune migrant syrien est abattu par un policier. Il survit miraculeusement et s’envole, défiant toute gravité. Lorsque le Docteur Stern, un...

le 14 sept. 2017

2 j'aime