Moi, j'voulais pas le voir ce film de pucelles. C'est Sens Critique qui m'a forcé. Bah ouais quand t'as vu 14 films sur les 15 du sondage des meilleures adaptations de BD au cinéma, t'es un peu poussé au cul pour mater ce dernier.
Ayant toujours rêvé de faire du cinéma, Julien Neel décide d'adapter sa propre bande-dessinée Lou ! pour en faire sa propre raclure, bien énervante comme il faut.
Parce qu'il est bien beau l'univers fantaisiste à base de décor pop et de couleurs chaudes, mais putain, faut savoir réfléchir à une réalisation cohérente, et éviter d'être dans l'exagération constante. Espionner son amoureux tous les jours pendant des années, faut pas déconner. Ou encore sortir seule et commander un verre à l'âge de 12 ans, faut pas redéconner, surtout si on se barre sans y avoir touché ! Le film s'engrosse constamment de petites erreurs, à l'instar de Ludivine Sagnier enceinte durant le tournage.
Mais si il y a bien quelque chose d'insupportable dans Lou ! Journal Infime, c'est bien ses personnages clichés comme pas permis : La mère qui se chagrine dans sa routine et son faux-bordel trop bien mis en scène, le voisin Richard qui est toujours avec sa putain de guitare, le gamin Tristan à la coupe One Direction qui est étrangement présent à la soirée quand y a Lou, Jean-Jean qui expose un récital sur l'amour, Marie-Émilie la suicidaire et trop bavarde qu'on rêve tous de rétorquer un «Ta Gueule», la mamie-pouffiasse, et la gonzesse racaille…
PLUS CLICHÉ ET RIDICULE QUE ÇA, SERAIT QUE TOUT LE MONDE FINISSE EN COUPLE ! (T'imagines la fin moisie que ça ferait?)
Quand aux dialogues, j'espère qu'ils ne sont pas identiques à la BD. Parce que une meuf de 12 ans qui te sort «inscris là à une activité, du genre, un truc vaguement sociale», t'as juste envie de prendre un RDV avec le responsable des dialogues, et lui demander s'il n'est pas un gros connard qui n'a jamais rencontré d'enfants.
Durant tout le long du film, on assiste à une relation mère/fille qui aurait pu être intéressante, mais qui restera que ridicule, peu drôle, avec cette voix off surréaliste de Lou, en sombrant petit à petit dans le non-sens le plus total, et s'achever par une danse de la joie, ou un pseudo laser-game soupoudré d'effets spéciaux. D'ailleurs je me demande encore laquelle de ces scènes est la plus naze…
Finalement je gueule beaucoup, mais l'aspect léger du film, fait que ça se regarde (Avec une gonzesse, parce que quand même, on va pas se torturer gratuitement). Mais on notera une prestation remarquable, non pas de la part des adultes ou des enfants qui restent enfermés dans leurs rôles moisis, mais celle du chat. Bah ouais, ça me fait chier de le reconnaître parce que je suis allergique à ces bestioles qui passent leur temps à rien branler. Mais il est toujours là au bon moment et fait les actions qu'il faut, sans artifice visible. Chapeau le chat.
Le film de Julien Neel devrait être rebaptiser "Lou ! Journal Infirme", car mis à part un montage pas trop sale, y a pas grand-chose à retenir de cette œuvre qui n'a rien à foutre dans le sondage des meilleurs adaptations BD, mis à part peut-être cette morale véridique : Qui ne tâte rien, n'a rien.