Je crois que c'est la première fois que j'adresse un coup de cœur à un film auquel je mets « seulement » six. Oui, c'est vrai, dans l'ensemble il n'est pas trop compliqué de deviner le déroulement, l'intrigue sentimentale venant vite s'intégrer dans le récit, lui donnant un côté très « bons sentiments » sans doute un peu appuyé. Quelques lourdeurs également, notamment avec les parents de Léa et les quiproquos les entourant, ou encore ces
« apparitions » de l'héroïne sous différents corps de métier pour illustrer les vies qu'elle s'invente :
sans intérêt. N'empêche, ce film a du charme. Beaucoup. Pas de hurlements, de rage, de discours grandiloquents, mais beaucoup de douceur, de légèreté, de fraîcheur, voire de subtilité.
Car pour le coup, ce n'est pas vraiment la destination (connue, donc) qui compte, mais le voyage. La manière d'amener les situations, le regard porté sur les personnages, les dialogues... Tout cela est vraiment bien pensé, plein de tendresse, notamment dans la relation entre Léa et Bertille, extrêmement touchante et crédible : une vraie, belle histoire d'amitié, l'une des plus touchantes que j'ai pu voir ces dernières années. Aucun personnage n'est caricatural, ou trop gentil, ou trop méchant : juste des êtres humains avec leurs forces et faiblesses, pour lesquels les réalisatrices manifestent beaucoup d'affection.
Les interprètes n'y sont pas pour rien : les seconds rôles sont tous impeccables (mention à la très belle Coraly Zahonero, pourtant peu présente (même Kev Adams est supportable, c'est dire!)), Alison Wheeler rayonne et Déborah François est irrésistible, comme toujours mais encore plus que d'habitude : la (belle) « girl next door » que chaque homme rêverait de rencontrer. Même la dernière scène, où c'est pour l'occasion
une femme qui livre son discours de « vérité », s'avère réussie, cette mise à nu (dans tous les sens du terme!),
évitant les clichés ou autres musiques dégoulinantes pour faire le choix de la sobriété, ce qui la rend d'autant plus touchante. Au milieu des innombrables comédies (vaguement romantiques) françaises qui affluent chaque année, « Loue-moi ! » est une jolie surprise, de celles qu'on aimerait voir plus souvent sur grand écran. À découvrir.