Ce qui est chouette avec Kev Adams, c'est qu'au moins ce dernier sait un minimum s'entourer. Je vais être plus clair : il est toujours le moins bon (le plus mauvais, si vous préférez!) dans les films où celui-ci est la tête d'affiche ! « Love Addict » n'échappe pas à la règle, même si l'ami Kev n'est pour l'occasion pas forcément le problème principal. Non, le souci (ou plutôt l'un des nombreux) vient déjà de l'idée de départ : comment réussir une comédie avec une base aussi pourrie ? Une coach pour vous maîtriser sexuellement ? Vraiment ? Il fallait clairement beaucoup de talent pour transformer ce handicap en atout, ce que Franck Bellocq et ses scénaristes n'ont manifestement pas).
Poussif et rarement drôle, le résultat confirme le marasme dans lequel le cinéma français est souvent plongé lorsqu'il s'agit de faire rire, à l'image de dialogues sans piquant (allez, on a droit à quelques bonnes vannes) ou de situations rendues laborieuses par l'écriture des personnages, à commencer par celle d'un Marc Lavoine (dans un rôle visiblement imaginé par Franck Dubosc, du moins est-ce l'impression que ça donne) inutile dans les grandes largeurs. Pourtant, je n'ai pas envie de m'acharner. Le projet a beau être grotesque et offrir des scènes au-delà du ridicule
(« l'enlèvement » final de Gabriel pour vérifier si celui-ci va céder aux avances de la belle Sveva Alviti : les scénaristes hexagonaux arrivent encore à me surprendre),
cette volonté de lorgner du côté des comédies romantiques américaines n'est pas déplaisante, y compris visuellement, où le film m'a paru, par moments, avoir un cachet supérieur à la moyenne.
Cela a beau être souvent stupide (les employés de l'entreprise : la lourdeuuuuuur), il y a de temps à autre une réplique qui marche, un moment sympa
(le karaoké dans la boîte gay : j'ai bien aimé),
Mélanie Bernier, sans livrer une grande prestation, ayant un charme indéniable. Peut-être suis-je de bonne humeur et qu'à y repenser, « Love Addict » mériterait largement une étoile de moins. D'ailleurs, quand je repense à cette histoire aberrante, son aspect hautement prévisible et la gêne provoquée par certaines scènes, je me dis qu'il est grand temps que je termine cette critique avant d'être beaucoup plus acide. Un échec commercial qui, sait-on jamais, amènera peut-être Kev Adams à se renouveler (oui, moi non plus, je n'y crois pas trop).