Corinthien vaut mieux que deux tuent l'aura
Un film qui semble avoir beaucoup marqué une partie de la nouvelle génération si j'en crois sa moyenne surréaliste ici-bas. A noter que le public visé est clairement adolescent, adultes s'abstenir de toute urgence.
Pourtant a priori, je n'ai rien contre les histoires d'amour chez les jeunes gens en fleurs, j'arrive d'ordinaire à passer sur le côté gentiment niais, la petite touche d'absolu qui leur fait croire qu'ils ont inventé la poudre et autres petites exagérations d'usage... Les Japonais en la matière font rarement dans la dentelle, d'habitude, ça passe, mais ici, l'ensemble est par trop indigeste.
Un jeune puceau découvre les érections, son papa prêtre fornique avec une hystérique, le petit mignon devient expert en photographie de petites culottes, une très jolie jeune fille arrive enfin au bout d'une heure, ça aide à passer sur les lourdeurs liées à l'inceste, les émasculations, le masochisme obligatoire des catholiques, de lourdes allégories à base de croix géante sur la plage, les lycéennes en uniforme, l'arrivée d'une secte, les fantasmes de jeune fille ligotée, la petite touche lesbienne, des scènes de baston ratées, un seppuku, un asile de fous, trois geysers de sang, et les citations issues des Corinthiens...
Et oui, c'est fou comme un joli visage peut aider à tenir devant cet océan de bêtises filmé avec les pieds jusqu'au mal de mer et à la nausée. Le seul problème, c'est que ça ne suffit pas à sauver du naufrage les quatre heures abominablement longues d'un film qui manque cruellement de souffle, de grâce, d'aura.