Love Exposure par pierreAfeu
Il est bien difficile de définir Love exposure, tant le film de Sono Sion explose en tous sens, brouille les pistes, brasse les thématiques et nous emporte, dans ce qui est au final un grand film d'amour.
Foutrement romanesque, juxtaposant différents univers cinématographiques, du teen-movie au film de combat, osant l'esthétique de la sitcom dans un récit feuilletonnesque haletant, Love exposure est une expérience cinématographique singulière et passionnante.
Sans aucune baisse de rythme, en presque 4 heures de temps, les histoires entrecroisées, puis mêlées, de Yu, Yoko et de l'étrange Koike, sur fond de religion catholique, de secte totalitaire, de péchés et de petites culottes, le film de Sono Sion, a priori bordélique mais rudement bien mené, variant sans cesse les tons, cassant les rythmes et multipliant les points de vue, nous emporte littéralement.
Love exposure n'est pas une romance adolescente destinée aux seuls adolescents, mais une véritable proposition cinématographique, riche et foisonnante, un récit d'apprentissage tragi-comique, une épopée lyrique et graphique, une fable sur le libre arbitre et la mystification religieuse, un film puissant, radical et unique.
À noter l'excellente interprétation des trois acteurs principaux, Takahiro Nishijima en tête, aussi impressionnant en adolescent niaiseux qu'en amoureux transi, drôle et fantasque, Hikari Mitsushima, aussi belle en victime qu'en furie, et la machiavélique Sakura Ando...
Déroutant, irrespectueux, aussi absurde que passionné, Love exposure est un film à voir.