Une gérante de salle de musculation rencontre une culturiste ambitieuse qui rêve de participer à une compétition à Las Vegas. Entre eux deux va naitre un amour très fort, mais qui va entrainer une spirale de violence emportant tout sur son passage.
Le film se déroulant à la fin des années 1980 (où Die Hard est cité), et le personnage joué par Kirsten Stewart s'appelle Lou ; difficile de ne pas penser à Thelma & Louise dans le sens où l'arrivée de l'une va déclencher chez l'autre comme une sorte de révélation, à la fois comme objet d'émancipation et de révélation de soi, quitte à ce que ça éclabousse beaucoup. C'est à la fois porté par Stewart, impeccable, mais surtout par Katy O'Brian, qui fut réellement culturiste et qui pour son deuxième rôle au cinéma se révèle impressionnante de charisme, de force, mais aussi d'une fragilité qui la rendent touchante, souvent flippante, mais surtout imprévisible.
Tout comme l'est le film, qui se veut plus fou qu'il n'en a l'air, entre deux femmes qui s'aiment, l'une qui semble se révéler, et l'autre dont on peut se demander si au départ elle ne se sert pas de cette nouvelle relation pour progresser dans sa pratique du culturisme, jusqu'à une compétition à Las Vegas assez pitoyable. Je ne sais pas si le film est féministe, mais en tout cas les deux seuls hommes présents, Dave Franco et Ed Harris (le père de Stewart, avec un look pas possible) sont vraiment montrés comme deux sales cons, des ordures en puissance, et il faut dire qu'ils en font des caisses avec grand plaisir.
Quant à la réalisation, Rose Glass, dont c'est le deuxième film, sait se faire montre d'une certaine maitrise, avec des couleurs ternes, digne du bled pourri où se situe l'action, mais paradoxalement avec des couleurs plutôt pop, qui contrastent avec la noirceur de l'histoire. Je pourrais peut-être reprocher l'accumulation de pseudo coups de théatre, avec quelques scènes limites incohérentes comme celle avec le chat léchant du sang et personne ne voit rien, ainsi qu'un quasi-final grotesque, mais Love Lies Bleeding, au-delà du scandale qu'il semble générer alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi, montre clairement une réalisatrice prometteuse.