Polar lesbien où l'amour, le sexe, et la vengeance se mêlent à la jalousie et à l'outrance.
Les corps, ici, ne sont pas de simples objets de désir ou de souffrance, mais deviennent des symboles chargés de sens. Le corps d'une femme battue, par exemple, incarne à la fois la souffrance et la résilience. À l'opposé, le corps bodybuildé d'une femme symbolise l'empowerment et la transgression des normes de genre, une réappropriation du pouvoir physique par la discipline extrême. Le père, moralement corrompu, est représenté par une apparence affreuse, son corps étant le miroir de sa déchéance intérieure.
Tous ces personnages sont prêts à sacrifier leur intégrité physique et morale pour atteindre un idéal inatteignable, transformant leurs corps en véritables champs de bataille où se jouent les tensions entre perfection et aliénation.
L'imagerie craseuse qui enveloppe ce film accentue la critique de la quête obsessionnelle de standards irréalistes. Le gigantisme de la femme bodybuildée incarne, selon moi, cette hypertrophie du pouvoir et du contrôle, un corps qui dépasse les limites naturelles pour devenir un monstre d’aliénation, éloigné de l'humanité.